Une discrimination à l’embauche

Plus que le diplôme, le genre, l’origine ethnique ou l’orientation sexuelle, l’âge reste le principal facteur de discrimination à l’embauche. En Europe, dans les pays les plus nantis, plus de 40 % des 55 - 64 ans sont actuellement sans emploi. Un chiffre terrible alors que la question du maintien des seniors dans l’emploi se pose de manière encore accrue depuis la réforme des retraites et le recul progressif de l’âge à atteindre pour prétendre en profiter.

Si on zoome sur le secteur de la tech, et plus particulièrement sur le monde des start-up qui cultive le jeunisme, les cheveux blancs se font encore plus rares. La French Tech Grand Paris, qui s’est intéressée au sujet, estime que seulement 7,7 % des salariés dépassent 45 ans et 2,4 % ont plus de 55 ans !

Un tiers des organisations interrogées n’ont pas de senior dans leurs rangs. Tout aussi symptomatique : un quart considère qu’une personne ne peut pas être recrutée à partir d’un certain âge. Un comble alors que le secteur est confronté à un déficit structurel de compétences.

Reste à savoir ce qu’est un senior, notion particulièrement floue. Plus de 20 % des répondants à l’étude en question considèrent qu’au-delà de 45 ans, une personne fait partie de cette catégorie. Une proportion sensiblement équivalente place la barre au-delà de 60 ans. Un professionnel peut ainsi se retrouver étiqueté senior pendant 20 ans… soit la moitié de sa vie au travail !

Parmi les explications avancées par les entreprises de la tech de leur manque d’intérêt pour les profils expérimentés, figurent en tête le montant de leur rémunération, jugé trop élevé, puis le manque d’adaptabilité à l’utilisation des outils digitaux du quotidien. A contrario, les start-up ouvertes aux seniors louent, quant à elles, leur sagesse et leur expérience, des apports salutaires au sein de leurs jeunes équipes.

Alain de Fooz
Editeur responsable Solutions Magazine
www.soluxions-magazine.com