Et de s’exprimer ainsi dans les pages du Gardian : « Les voitures électriques peuvent manquer d'âme, mais ce sont de merveilleuses mécaniques : rapides, silencieuses et jusqu'à récemment, très économiques à utiliser. Mais de plus en plus, j’ai l’impression d’être dupé ». pour Rowan Atkinson, la décision du gouvernement britannique d’interdire la vente de nouvelles voitures essence et diesel à partir de 2030 (2035 dans l’Union Européenne) repose uniquement sur l’analyse des émissions directes du véhicule et non sur l’ensemble de son cycle de vie. 

Une analyse globale, svp !

Rowan Atkinson souligne un point crucial : « Si vous prenez un peu de recul et analysez le problème dans son ensemble, soit en considérant la fabrication de la voiture, la situation est très différente ». Il met en lumière les défauts des batteries au lithium-ion, notamment leur poids considérable, la quantité d'énergie nécessaire à leur production (Volvo annonce des émissions de gaz à effet de serre supérieures de 70 % par rapport à la production d’une voiture thermique équivalente) et leur durée de vie limitée (environ dix ans).

Atkinson critique aussi la culture du « zapping » qui domine, avec des voitures neuves souvent gardées seulement trois ans avant d'être revendues. « Il est consternant de penser que si les premiers propriétaires de voitures neuves les gardaient en moyenne cinq ans au lieu des trois actuels, la production de voitures et les émissions de CO2 qui y sont associées, seraient considérablement réduites », souligne le comédien.

Un éventail de solutions

L'acteur britannique suggère que les gouvernements envisagent des alternatives à l'électricité, comme l'hydrogène ou les carburants synthétiques. Ce qui coule évidemment de source : ma maman me disait toujours qu’il ne fallait jamais mettre « tous ses œufs dans le même panier ». « Il n'y a rien dans un baril de pétrole qui ne peut être reproduit par d'autres moyens », argumente le comédien, évoquant les efforts actuels pour développer des carburants synthétiques utilisables dans tous les moteurs à essence, rendant leur utilisation presque neutre en CO2. 

La lune de miel est terminée

Et Atkinson tape sur le clou : « De plus en plus, j'ai l'impression que notre lune de miel avec les voitures électriques est sur le point de prendre fin, et ce n'est pas une mauvaise chose : nous réalisons qu'un éventail d'options plus large doit être exploré si nous voulons réellement résoudre les graves problèmes environnementaux que notre utilisation de l'automobile a créés ». Pour ceux qui envisagent d'acheter une voiture électrique, l’acteur recommande de prendre le temps de la réflexion et d'évaluer les alternatives. « La propulsion électrique sera un jour réellement bénéfique pour l'environnement à l'échelle mondiale, mais ce jour n'est pas encore arrivé ». La batterie « solide » est effectivement un développement intéressant, promettant une masse totale et une vitesse de recharge largement inférieures, mais sa commercialisation semble encore très lointaine et d’ici-là, de nombreuses batteries « classiques » auront inondé le marché. Autant de voitures qui seront considérées comme obsolètes à l’arrivée de cette nouvelle technologie…

Une utopie de confort mais douloureuse

L'utopie d'une transition rapide et sans douleur vers l'électrique semble être une illusion de confort, un fantasme vendu par des politiciens désireux d'afficher leur engagement écologique sans pour autant vouloir aborder les véritables enjeux de cette transition. Passer à l'électrique ne signifie pas seulement remplacer un moteur à essence par une batterie; cela implique également de revoir entièrement nos infrastructures (à commencer par le réseau…), notre consommation d'énergie et notre mode de vie. Et ce n'est pas un simple coup de baguette magique qui va permettre de réaliser tout cela.

L'avenir de la mobilité durable nécessitera donc une approche beaucoup plus nuancée, trop, certainement, pour les Verts qui ne pensent qu’en terme de marketing et qui sont incapables de saisir les diverses nuances de gris qui se déclinent entre le blanc et le noir. Et l’idée d’un gaspillage des ressources ne semble absolument pas les freiner non plus dans leur irrationnelle folie…