En revanche, la sécurité d’approvisionnement, c’est-à-dire l’assurance de disposer de suffisamment de capacité à produire de l’énergie en Belgique, reste une responsabilité de l’Etat. Il doit donc s’assurer que suffisamment d’acteurs privés trouvent de l’intérêt à investir dans des sites de production d’électricité. Au vu des investissements et de leur durée, ces acteurs privés ne le font qu’avec la garantie que leur investissement sera rentable sur du très long terme. 

Une démagogie écologiste ignare

Pourtant, par démagogie écologiste ignare, nos gouvernements ont décidé la fermeture des centrales nucléaires sans avoir prévu de solutions alternatives. En simplifiant à l’extrême une problématique ultra-complexe, ils ont, avec une complicité médiatique pitoyable, fait croire à la population que réduire le CO2 et le nucléaire pouvait se faire de concert, comme si les éoliennes remplaceraient simultanément le nucléaire, le gaz et le charbon. L’éolien étant par nature une source d’énergie irrégulière, il sera toujours nécessaire de la compenser quand il n’y a pas de vent !

Dans les options ouvertes pour pallier la baisse de capacité installée, Engie développe deux nouveaux projets de centrales au gaz, l’un à Flémalle (500 millions d’euros d’investissement) et l’autre à Vilvoorde, sauf que Zuhal Demir (ministre flamande de l’Environnement) en bloque l’obtention du permis depuis deux ans. On se paye le luxe de perdre du temps alors même que l’approvisionnement est à ce point en péril à partir de 2025 que le gouvernement parle à présent de prolonger tout le parc nucléaire. Cherchez l’erreur !

L’Etat est donc obligé de supplier les acteurs privés de se lancer dans des investissements énormes avec des deadlines impossibles pour assurer la sécurité d’approvisionnement. Et on s’étonne que la fameuse taxe sur les surprofits de l’énergie ne soit pas encore appliquée aux énergéticiens. Mais comment voulez-vous infliger une sanction à une entreprise que vous suppliez d’investir… Et pourquoi voudriez-vous que cette entreprise investisse si on la menace de sucrer ses bénéfices ?

Tout ça est décidément léger comme le vent !