De manière régulière, la Loterie Nationale revoit défavorablement sa politique de rémunération des libraires en réduisant la commission fixe et en conditionnant la commission variable à des règles de plus en plus contraignantes notamment en matière de visibilité au sein des magasins pour ses produits. Ainsi, au démarrage du Lotto belge en 1978, la commission fixe était de 7,5%. Elle fut ensuite rabotée à plusieurs reprises pour près de la moitié. Et cet étouffement se poursuit aujourd’hui avec de nouvelles contraintes imposées. Le motif de l’action ? : La Loterie Nationale entend réduire les commissions des libraires de 6 à 4,5%, sauf s'ils redirigent leurs clients vers son site en ligne, où sont proposés les jeux Woohoo. « On nous force donc à dire aux clients de ne plus venir acheter en magasin ! Cela fait de nombreuses années que la Loterie Nationale fait tout pour récupérer un maximum de clients des libraires », réagit Walter Agosti, Président de VisionPresse

Préserver un marché ouvert et concurrentiel

Face à cette attitude de la Loterie Nationale qui porte un lourd préjudice aux libraires, l’Union professionnelle estime qu’il est plus que temps de stopper l’hémorragie d’une concurrence déloyale, d’autant que ces jeux Woohoo sont exploités sans licence ainsi que l’estime la Commission des Jeux de Hasard dans un avis du 16 novembre 2022. VisionPresse ne refuse certainement pas la modernisation de l’offre de jeux, mais sur un marché ouvert et concurrentiel. « D’autres opérateurs développent le digital en concertation avec le secteur professionnel et en veillant à ne pas concurrencer les librairies », précise Walter Agosti.

Ne pas tuer le secteur

VisionPresse attend d’une entreprise publique comme la Loterie Nationale qu’elle se comporte en respectant les points de vente et les librairies en ne déstabilisant pas d’autorité le fragile modèle économique du secteur. 

Le nombre de marchands de journaux en Belgique ne cesse de diminuer, et ce depuis des années déjà, comme le confirment les dernières statistiques du SPF Economie. Chaque semaine, deux librairies ferment leurs portes définitivement. Pour survivre les libraires se voient contraints de se transformer en magasin de proximité. En cause ? La baisse des ventes des produits du tabac et la digitalisation tant des journaux et magazines que des produits de loteries et jeux de hasard. Rares sont les activités commerciales qui ont encaissé autant de coups ces dernières années. « N’oublions pas que le secteur des librairies représente environ 4500 emplois directs en Belgique auxquels il faut ajouter les emplois indirects du secteur de la presse et du transport pour ne citer que ceux-là », rappelle Walter Agosti