« Jolie inspiration de Londres », a tweeté ce 29 mars Pascal Smet. « L'éclairage d'ambiance rapproche les gens. Pourquoi pas aussi pendant le ramadan et le nouvel an chinois à Bruxelles ? ». Rapidement l’élu flamand se fait dézinguer en commentaires par les internautes sur le réseau social. Et c’est du vitriol ! En voici un florilège : « Les élections approchent et le tapinage commence. Vous êtes prêt à tout pour quelques votes » ; « Rien ne vous empêche, au frais du contribuable s’entend, de passer un week-end à Londres fêter le Ramadan ou une semaine à Pékin pour le Nouvel An chinois. Foutez-nous la paix avec vos racolages électoraux et votre démagogie pseudo-culturelle qui nous déracine » ; « c'est avec des légumes clientélistes tels que vous que le ver a pu sortir de la pomme pour envahir le verger, il y a d'autres priorités que le folklore sectaire »

Clientélisme quand tu nous tiens !

Un mépris total envers la neutralité de l’Etat, un gaspillage honteux des ressources en ces temps de crise, un pied-de-nez aux Bruxellois de longue date qui ont vu les festivités de Noël assombries. D’ailleurs, ne dites plus « Marché de Noël », mais « Plaisirs d’Hiver », un terme plus inclusif qui piétine allègrement notre héritage culturel. En revanche, l’illumination de la capitale à l’occasion du « Ramadan » ne pose absolument aucun problème ! La proposition est absolument délirante. Le clientélisme du PS devient grotesque, burlesque même. Des scénaristes peu inspirés pourraient en faire un pathétique vaudeville. Comment expliquer autrement une position énergétiquement prudente en ce qui concerne les traditionnelles illuminations de Noël et un engouement débridé pour cette nouvelle lubie ? Pour faire les yeux doux à leurs électeurs, PS, Ecolo et même Défi sont prêts à toute forme de prostitution intellectuelle. 

Une politique à deux vitesses

L’argument de Pascal Smet ? Un concept qui « rapproche les gens ». Aah oui ? Quoi de plus insultant pour tous les non musulmans que de devoir tolérer cette politique à 2 vitesses ? Une politique qui étrangle les uns pour mieux servir les autres ? Une politique qui n’a que faire du principe d’égalité ? Une politique qui se contredit en l’espace de quelques mois ? Non, ce concept ne peut pas rapprocher les gens. Ces croissants illuminés ne vont pas fédérer toutes les communautés de la ville. Ce favoritisme éclatant cible éhontément un potentiel électoral qu’il faut choyer à tout prix, quitte à s’asseoir sur ses valeurs, effacer l’histoire et… oublier les priorités écologiques et économiques. Pascal Smet nous propose tout simplement la définition parfaite du « coup de pute ». 

La recette du vote communautaire

Selon le dictionnaire, le communautarisme est la « tendance à faire prévaloir les spécificités d'une communauté au sein d'un ensemble social plus vaste ». Même un simple d'esprit au pays des bisounours, comprendra que la proposition de Pascal Smet s’inscrit dans la droite ligne cette logique. Se présentera-t-il enturbanné aux prochaines élections de 2024 ? L’hypocrise voile à peine un esprit clientéliste qui va jusqu’à fermer les yeux sur les mises en scène religieuses d’Ahmed Laaouej, un autre opportuniste. Qui va aussi jusqu’à être défavorable à l’abattage avec étourdissement sous prétexte d'« une réalité bruxelloise ». Quelle réalité ? Celle d’une communauté plus intéressante en termes de voix. Abject !

La Belgique porte une authentique laïcité constitutionnelle. Il n’est donc pas question ici de stigmatisation ou d’islamophobie. Il est question de neutralité dans l’organisation du pouvoir politique. Même en parlant d’illuminations, le sujet n’est pas anodin. Pascal Smet démontre à tout le moins qu’il n’est pas une lumière…