Face au manque de coopération de Pfizer, les eurodéputés réunis en commission COVI ont donc décidé le 11 janvier de voter en faveur de son exclusion du Parlement européen. Ce vote fait suite à la proposition du groupe des Verts pointant un manque de coopération du laboratoire à s’expliquer sur les contrats d’achats des vaccins pendant la pandémie.

Il appartenait, dans le processus, à la Conférence des Présidents, la colonne vertébrale du Parlement, de rendre son avis sur ce vote contre le géant américain. La CPC avait plusieurs options : décider de la durée d’une exclusion, d’appliquer la sanction uniquement à Albert Bourla, le PDG de Pfizer ou à tous les représentants de Pfizer, ou tout simplement de continuer à laisser Pfizer se rendre au sein du Parlement européen. C’est finalement la dernière option qui a été retenue.

Composée des chefs des groupes politiques et du président du Parlement européen, la Conférence réunie à Strasbourg s’est prononcée, ce jeudi 16 février, contre l’exclusion du géant américain Pfizer des locaux du Parlement européen. Et pourtant, le PDG de Pfizer Albert Bourla a refusé deux fois d’affilée, en octobre et en décembre dernier, de rencontrer les eurodéputés de COVI, ce qui n’a pas manqué d’irriter l’ensemble des membres de la commission. Et pourtant, c’est une fin de non-recevoir qui est actée.

« Quand la réponse à une demande légitime de transparence dans le cadre d’un lobbying intense est tout simplement non, et que ça ne pose pas de problème à nos représentants, il ne faut pas s’étonner d’un manque de confiance du public. L’arrogance du géant n’a pas de limites et celle de la présidente de la Commission non plus. Et la mollesse du Parlement est inquiétante », commente sur les réseaux sociaux, Bernard Rentier, virologue et recteur honoraire de l’ULiège.