Le plan Good Move, c’est l’une des plus grandes prouesses du gouvernement bruxellois actuel : imposer un plan machiavélique pour emprisonner les citoyens et faire fuir les sociétés de la capitale. Plus contre-productif, tu meurs. Ainsi assiégée, Bruxelles rappelle donc la mythologie grecque : il faut avoir le génie d’Ulysse pour y pénétrer… 

Alternatives ? Quelles alternatives ?

Et n’allez pas un instant croire que les alternatives sont prêtes : le RER fait figure de licorne ; tandis que les trains, trams et bus sont chers, souvent bondés et régulièrement en retard. Demandez l’avis des navetteurs, notamment de ceux ayant une correspondance ! Nous ne sommes pas non plus sûrs que Robert, livreur en électroménager, est prêt à troquer sa camionnette contre un vélo cargo. Même refrain pour Josiane, commerciale constamment en rendez-vous et René, indépendant et plombier-zingueur. Pour tous ces derniers, et bien d’autres encore, il n’y a tout simplement pas d’alternative à la voiture. Sans autre solution, ces derniers affrontent donc des embouteillages à rallonge, des rues fermées qui impliquent des détours insensés et une meute de kamikazes à vélo et à trottinette, sans doute ravis de sauver la planète grâce à leurs deux-roues fabriqués en Chine. Cherchez l’erreur…

Un panel représentatif ? Vraiment ?

Qui peut bien avoir été consulté lors de l’ébauche de ce plan ? José, camarade retraité sous le soleil espagnol ? Marie-Joséphine, écolo acharnée mais « responsable » transportant ses 3 gamins dans une boîte vaguement fixée à l’avant de son vélo ? Ou encore Guillaume, fan de trottinette et artiste-peintre prometteur du haut de ses 6 ans ? On imagine mal la ville avoir fait appel à un panel représentatif de sa population, avant d’élaborer son plan ! Pourtant, elle s’en défend en annonçant avoir placé « l’usager au centre des réflexions sur les déplacements quotidiens ».

Quel indépendant aimerait ne plus pouvoir se faire livrer ? Quel artisan aimerait galérer dans les embouteillages ? Quel commercial aimerait trimballer tout son attirail dans une succession de métro/trams/trains et autres bus ? Même de nombreux riverains n’en peuvent plus, notamment à cause des places de parkings supprimées ! Economiquement et écologiquement, Bruxelles se tire une balle dans le pied.

Mauto Défense à la rescousse

Pourtant, le gouvernement régional justifie son crime en annonçant « une ville agréable et sûre, constituée de quartiers apaisés, reliés par des axes structurants intermodaux, et centrée sur des transports en commun efficaces et une circulation plus fluide » (la bonne blague !), ainsi qu’en citant une enquête réalisée entre mi-juin et mi-octobre 2019 et qui a recueilli 8.473 réponses. Pour Mauto Défense, ce résultat n’est « absolument pas représentatif d’une population de plus d’un million cent mille habitants ». Affront suprême d’un gouvernement qui n’a de « social » que le nom : les 12 questions de l’enquête faisaient complètement fi des PMR et autres artisans…

Mauto Défense annonce que son enquête, « Le plan Good Move est-il légitime ? », est active jusqu’au 28 février prochain et accessible via le lien https://www.survio.com/survey/d/Z3E/GOODMOVE