Ils sont de plus en plus nombreux ces experts lucides à nous alerter sur les conséquences néfastes du passage forcé au tout électrique. Donnée pour morte, la voiture thermique a peut-être entamé une irrésistible remontée le 9 février dernier. Dans une interview explosive accordée à nos confrères italiens, Giorgia Meloni, a déclaré sans trembler que son pays allait s'opposer à l'interdiction des voitures thermiques à l'horizon 2035. Egale à elle-même, elle ne mâche pas ses mots. 

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Voici la question posée par le journaliste et la réponse de Giorgia Meloni.

Le président des constructeurs automobiles européens, Luca de Meo, est intervenu par une lettre adressée à Bruxelles pour dénoncer que l'objectif de la Commission de supprimer progressivement les voitures à essence et diesel en 2035 aura des conséquences désastreuses pour les entreprises et, par conséquent, pour l'emploi. A-t-il raison ?

Giorgia Meloni : « Je partage les préoccupations de l'industrie. L'arrêt des moteurs à combustion en 2035 met en grande difficulté l'industrie automobile européenne, confrontée à un marché mondial où il n'existe pas de règles aussi strictes à court ou moyen terme. Le passage à une plus grande durabilité environnementale doit être progressif et ne doit pas désavantager les entreprises italiennes et européennes. Imposer un délai aussi court pour une transformation qui fera date risque d’entraîner des conséquences très graves du point de vue de l'emploi et de la production, et d'être discutable du point de vue environnemental étant donné l'impact élevé sur l'environnement de la production de voitures électriques et l'efficacité croissante des voitures à combustion ».

Et la Présidente du gouvernement italien de conclure : « Nous devons éviter cette situation d'urgence. Il y a une convergence en Italie sur cette question, et je la porterai avec force dans le forum européen ».