On tourne de façon contradictoire autour du pot : si Marc Tarabella lui-même est choqué d’avoir été placé en détention préventive, son avocat fait plus que tempérer : « non, je comprends une certaine volonté de prudence de Monsieur le juge d’instruction, dans ce dossier difficile pour lui ». Plutôt sympa. Claise est presque redevenu le gentil. Stratégie inverse de celle du conseil grec d’Eva Kaili qui, du Parthénon mais c’est loin, va jusqu’à accuser la Themis belge de torture. Cela tire désormais en tous les sens entre parties et cela ne va pas cesser. 

Quand Kennes se targue d’avoir suggéré au parquet fédéral le statut de repenti, Töller peut difficilement le tolérer. Alors que Me Töller flingue un Panzeri corrompu (« il accuse Tarabella de la plus infâme des manières. Il est possible que Panzeri ait gardé tout l’argent pour lui »), les avocats de ce dernier ne sont pas en reste. De ce côté aussi, on a dégainé : c’est mission « tout, tout, tout pour Marie Arena » et rien en tout cas, même si cela signifie le pire, pour ce présumé coupable de Tarabella. Pathos dit pour des latins est aussi un mot en grec : « Monsieur Panzeri est très affecté par le mal qu’il a pu causer à Marie Arena. Il veut exprimer qu’elle était critiquée à tort, car c’est quelqu’un d’extrêmement droit. Il en a eu les larmes aux yeux », insiste à en devenir suspect Laurent Kennes. Un sanglot versé sur le tapis du cabinet des avocats de l’ami Elio di Rupo. Qui au passage n’ont plus que très peu de considération pour leur propre client : « ceux qui abîment l’idéal qu’ils sont censés incarner font un mal absolu à tous ceux qui portent ce même idéal de manière digne et respectable. Il y a une responsabilité grave et écœurante dans le chef de ceux qui dérapent. C’est à pleurer ». Dans le chef du défenseur censé représenter celui qui est du fond du trou et qui l’a mandaté, il fallait l’oser. 

Une question désormais se pose au fond : mais qui défendent-ils réellement ? Et quel combat ces avocats veulent-ils en fait publiquement mener sous la robe ? On pointe le contredit de Kennes, qui avait toujours critiqué le statut de repenti. Quant à ce qui excite vraiment l’avocat du parti socialiste Marc Uyttendaele, proche de Magnette et ses potes, c’est annoncé et cela interpelle : « Panzeri pourra livrer des éléments qu’il connaît et qui ne l’implique pas et, partant, d’ouvrir de nouvelles pistes ». Propice à la défense de son client ? Seulement avisé ? Le juge d’instruction n’est en tout cas subitement plus l’ennemi. « Si des arguments procéduraux ont été développés par nous, ils n’ont plus aucune raison d’être aujourd’hui ». 

Dimitri de Beco lui, l’avocat du député européen Andrea Cozzolino, ne peut tolérer la façon de procéder du juge qui n’a pas répondu à ses demandes d’être auditionné et qui a émis un mandat d’arrêt européen. Pendant que le robin Michalis Dimitrakopoulos défend, à la consternation générale et celle de son collègue André Risopoulos, que si Eva Kaili reste en prison c’est « parce que les enquêteurs craignent que les qataris l’enlèvent ». Pourquoi pas aussi les extraterrestres ? Au milieu, on connait un juge qui parfois s’amuse. Et compte les coups.