Lors de sa sortie en novembre dernier, ChatGPT a été salué comme l'une des innovations technologiques les plus impressionnantes de 2022. Ce puissant chatbot à intelligence artificielle (IA) peut générer du texte sur presque tous les sujets, de l’analyse d’un ver de Shakespeare jusqu'à des théorèmes mathématiques complexes décrits dans un langage compréhensible par un enfant de 5 ans. ChatGPT rencontre un tel succès que ses créateurs serait en pourparlers avec des investisseurs pour lever des fonds à une valorisation de 29 milliards de dollars, y compris un investissement potentiel de 10 milliards de dollars par Microsoft. Cela ferait d'OpenAI, qui a été fondée à San Francisco en 2015, l'une des entreprises d'IA les plus valorisées au monde.

Des conditions de travail usurières

Mais cette réussite n'est pas le fruit du seul génie de la Silicon Valley. Des petites mains travaillent dans l’ombre. Dans sa quête pour rendre ChatGPT moins toxique, OpenAI utilise des travailleurs kényans externalisés gagnant moins de 2 dollars de l'heure, révèle une enquête du Time Magazine. OpenAI a, en effet, fait appel à une société américaine, Sama, pour annoter des milliers de données textuelles et picturales inappropriées. Si l'objectif général est de poursuivre l'amélioration de ChatGPT, les développeurs souhaitent le doter d'un outil lui permettant de modérer ses résultats. Ceux-ci ayant ainsi moins de chance de porter des propos sur des abus sexuels, des discours de haine, ou d'autres formes de violence, par exemple. C'est ainsi que des travailleurs kenyans trient chaque jour quelques centaines de contenus. 

Cette histoire n'est pas un cas isolé dans l'industrie de l'IA. Ce type de main-d'œuvre bon marché est une aubaine pour les développeurs dans le domaine de l’intelligence artificielle sur un marché en plein essor. La Chine en est un autre exemple. Son atout principal dans cette course à la croissance est le capital humain ainsi que la main-d’œuvre peu qualifiée et bon marché dont bénéficie le pays. L’ éthique est toutefois relayée aux oubliettes. Il n’est pas inutile de le rappeler.

Source : https://time.com/6247678/openai-chatgpt-kenya-workers/