« Le réseau de caloducs marque le début officiel du premier projet de réseau de canalisations d'approvisionnement en chaleur d'énergie nucléaire à longue distance en Chine, entre des villes de niveau préfectoral. Il réalisera l'intercommunication interrégionale et le partage des sources de chaleur à zéro carbone », a déclaré par voie de communiqué un porte-parole de l’entreprise.

Le projet de source de chaleur à énergie nucléaire a nécessité un investissement de 390 millions de CNY (60 millions d’euros), a indiqué l’entreprise. L'installation des équipements de l'unité 2 de la centrale de Haiyang pour extraire la chaleur a commencé en juillet 2022 et est à présent terminée. Le réseau de conduites de chauffage et la station de pompage de l'usine sont en cours de construction. 

Le pipeline longue distance aura une capacité de chauffage annuelle pouvant atteindre 9,7 millions de gigajoules, fournissant de la chaleur à une zone de 13 millions de mètres carrés et répondant aux besoins d'un million de résidents. Il remplacera la consommation de quelque 900.000 tonnes de charbon, réduisant ainsi les émissions de dioxyde de carbone de 1,65 million de tonnes. La mise en service du pipeline est prévue avant la fin 2023.

« Verdir » l’atome

L’énergie nucléaire possède un atout majeur, celui de produire de l’électricité et, atout encore méconnu, de pouvoir fournir de la chaleur. C’est ce que l’on appelle la « cogénération ». La chaleur nucléaire offre de multiples opportunités, que ce soit dans les domaines du chauffage urbain, du dessalement de l’eau, de la synthèse de carburants liquides et d’hydrogène ou encore des applications industrielles. Avec une production indépendante des énergies fossiles et sans émissions de gaz à effet de serre, ses débouchés apparaissent porteurs de voies d’avenir. 

En décembre 2022, l’ingénieur et conférencier français Jean-Marc Jancovic déclarait sur la RTBF : « le nucléaire c’est la technologie qui va nous permettre de garder une part de notre civilisation industrielle (…) c’est une énergie décarbonée et c’est le parachute ventral qui va nous permettre d’amortir la décrue des énergies fossiles. Il nous offre une marge de manœuvre dans un monde qui va devoir de gré ou de force, se passer des énergies fossiles ». L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) défend la solution. Il serait peut-être temps de l’entendre.