Antonio Tajani est en colère contre la laïcité « à la française », et il préfère le faire savoir dans la langue de Molière. Le ministre italien des Affaires étrangères est revenu longuement sur la polémique concernant la « disparition » de la croix des Invalides, sur l’affiche officielle des Jeux Olympiques, lors du Congrès du Parti populaire européen (PPE), à Bucarest, ce jeudi 7 mars. Les réactions ont également été diverses en France après la diffusion de l'esquisse de l'affiche officielle des Jeux - le dessin est l'œuvre d'Ugo Gattoni, qui dit avoir créé les images « sans arrière-pensée ». Il faut dire que le dessinateur de ladite affiche est lui-même d’origine italienne. De quoi agacer d’autant plus l’actuel secrétaire du parti Forza Italia, fondé par Silvio Berlusconi

« La France », précise-t-il, « brade l'identité de la nation pour plaire aux sponsors saoudiens et au nom d'une cancel culture qui veut démolir ce qui reste des racines chrétiennes de l'Europe. L'intégration culturelle, si l'on veut en parler, ne se fait pas en effaçant ses propres racines culturelles mais en les valorisant ».

Son coup de sang a été très apprécié dans les rangs de la délégation française du PPE, qui s’oppose à une nouvelle candidature d’Ursula von der Leyen à la tête de la Commission européenne. « Pourquoi pas plutôt Tajani ? », a même glissé un membre des LR après la prise de parole de l’actuel numéro 2 du gouvernement italien et ancien président du Parlement européen.

Rappelons que cette figure de la droite italienne a été à la tête du Parlement européen entre 2017 et 2019. Membre du parti Forza Italia, il assume un positionnement conservateur, matérialisé par l’évocation des fondements démocrates-chrétiens de la formation fondée par Silvio Berlusconi. « J’espère qu’ils vont changer les choses en France », a-t-il martelé.