Comme Emmanuel Macron, pour une fois pas dans le même temps, Georges-Louis Bouchez a réagi parmi les premiers en condamnant sans réserve, l'attaque du Hamas. D'autres MR (dont David Leisterh) aussi. Fort bien, mais la ministre des affaires étrangères MR, Hadja Lahbib,  celle qui n'est ni de gauche, ni de droite, a pondu un tweet ambigu : « La Belgique condamne fermement les attaques massives à la roquette contre les civils israéliens », sous-entendu : l'attaque  pouvait être légitime, c'est juste très bête que des civils aient été visés. La « correction » n'est venue que 9 heures plus tard et uniquement en anglais.

Magnette et Ecolo aux abonnés absents 

Sur la même ligne que notre ministre des affaires étrangères, qui s'est peut-être trompée de parti, « le PS condamne avec la plus grande fermeté les attaques violentes et indiscriminées du Hamas contre des populations civiles ainsi que les prises d'otages », avant de nous inonder de tweet sur les budgets régionaux. Paul Magnette, le président du PS, est lui aux abonnés absents.

Pas de réaction officielle d'Ecolo non plus. On reste bloqué sur le glyphosate et une passionnante « rencontre autour de la démocratie » organisée à Copenhague. Ça ne devait pas être une conférence pour promouvoir le référendum populaire ! 

Au PTB, c'est clair,  on soutient le Hamas. Le parti reposte un long tweet de Raoul Hedebouw. Pas de condamnation de l'attaque. « En réponse à l'assaut lancé hier par le Hamas à partir de Gaza, la puissance de feu de l'armée israélienne s'est une nouvelle fois déchaînée ». Suit un long développement propalestinien, rejetant entièrement la faute sur Israël.

Prévot et ses lacunes en politique internationale

Le pompon de l'ambiguïté revient à nos chers « Engagés-à-fond », dont je constate qu’ils ont renoncé à l'écriture inclusive sur leur logo, mais découvre au passage dans un rhétorique légèrement orwellienne qu'ils veulent « changer le système pour une société régénérée ». 

Décidément, la culture jésuitique (pouvoir dire tout et son contraire, en assurant ne pas avoir changé d'avis), aux Engagés-à-fond, ils y baignent depuis le collège Saint Michel (ou Saint Roch ou Saint Servais). Dans un premier tweet, Maxime Prévot, l'engagé en chef, renvoyait dos-à-dos Israël et le Hamas, co-responsables de la situation. Les médias belges n'ont pas relevé, mais X, l'ex-twitter, s'enflamma. Du coup Maxime reconnaît une maladresse, supprime son tweet et en poste un nouveau, appelant à « remobiliser l'ONU pour espérer une solution de paix durable ». Il lui a sans doute échappé que l'ONU est devenue totalement impuissante, encore plus depuis la guerre en Ukraine et qu'il n'y a rien à en attendre. Il fait sans doute un bon bourgmestre de Namur pour inaugurer les joutes des échasseurs namurois, mais il devrait laisser les relations internationales à d'autres.

Plus de tissu blanc pour le drapeau israélien

Alors que les drapeaux ukrainiens ont poussé comme des champignons (pas encore nucléaires) sur les façades des maisons communales, alors que New York et de nombreuses villes à travers le monde arboraient dès le lendemain de l'attaque le drapeau israélien, nos maires wallons et bruxellois découvraient avec stupéfaction et tristesse que le tissu blanc manquait pour faire de même avec Israël. Il reste certes d'abondantes réserves du bleu et du jaune ukrainiens, mais hélas, plus de blanc du tout ! Et à Bruxelles ?

Philippe Close, le bourgmestre de Bruxelles, avait un week-end chargé : première journée d’échange sur la monoparentalité au Brucity, un concert au Mont des Arts, une fête à la cité modèle et le lancement des festivités pour les 30 ans de Beliris (un accord de coopération avec le fédéral). Les 30 ans de Beliris ? De qui se moque-t-on ! Tout est bon pour gaspiller l'argent public et créer de toutes pièces des événements bidon pour passer dans les médias.  Mais, pour Israël, le bourgmestre de la (très sale) « capitale de l'Europe », en proie à devenir sous peu à majorité musulmane, qui avait déployé un gigantesque drapeau ukrainien sur la Grand place et au Cinquantenaire, n'avait pas de temps à perdre. Pour une fois, Ursula von der Leyen,  sauva l'honneur de Bruxelles, en affichant un immense drapeau israélien sur le Berlaimont, assez haut pour que certains Bruxellois issus de la diversité (ah comme je progresse vite dans le cours de pol correct !) ne soient tentés de l'arracher. 

Bilan de ce rapide tour d'horizon, il n'y a que le MR qui affiche une position claire, soit environ 20% de l'électorat wallon et bruxellois ! Pas très encourageant. Pour les autres, PS, Ecolo, PTB et les Engagés-à-fond, à part déplorer les attaques contre des civils, pas de condamnation sans ambiguïté de l'organisation terroriste Hamas. Parions que, bientôt, les mêmes condamneront la « riposte excessive d'Israël ».

Blinken et Biden : de vrais pieds nickelés !

Nos médias vont sans doute durement critiquer Benyamin Netanyahou, mais probablement épargner Joe Biden pour lequel cette crise est un nouvel échec après l'évacuation chaotique d'Afghanistan, la guerre en Ukraine,  la neutralité du monde entier sauf les pays occidentaux par rapport à ce conflit, le survol d'un ballon chinois au-dessus des Etats-Unis et la perte d'influence globale dans le monde. 

Donald Trump, qui fut le seul président américain depuis la Seconde guerre mondiale à ne pas avoir déclenché un nouveau conflit lors de sa présidence, lui avait légué un monde relativement stable, en Europe, au Moyen Orient (avec les Accords d'Abraham) et en mer de Chine. Sur tous ces terrains, c'est désormais, la guerre ou les tensions qui dominent et les Etats-Unis sont bien impuissants à les apaiser.

Le 10 août dernier, Téhéran et Washington ont conclu un accord pour libérer des prisonniers irano-américains en échange de 6 milliards de dollars de revenus iraniens du pétrole bloqués en Corée du Sud, à la suite des sanctions américaines. Le journal Libération en avait déduit « un apaisement des relations entre les deux pays ». Pour un Etat sous sanctions comme l'Iran, 6 milliards de dollars, c'est une belle somme et comme l'Iran paye le Hamas (qui n'a aucun revenu direct), l'administration Biden a ainsi financé, directement ou indirectement,  l'attaque du mouvement terroriste. Blinken et Biden sont de vrais pieds nickelés de génie  ! 

Gaza est un enfer parce que le Hamas le veut ainsi

On nous présente Gaza comme un enfer, des habitants bloqués dans un territoire minuscule soumis au « blocus d'Israël », mais c'est uniquement parce que le Hamas le veut ainsi. Israël a complètement quitté Gaza en 2005. La ville déjà connue du temps des Romains et où Napoléon est passé lors de sa campagne d'Egypte, a tout pour être un territoire prospère, une zone d'échanges entre plusieurs pays avec un accès à la Méditerranée et la possibilité de construire un port en eau profonde. 

Gaza pourrait être le Singapour du Moyen-Orient, mais le Hamas ne reconnaît pas l'Etat d’Israël (c’est inscrit dans sa charte), veut sa destruction totale et le retour « chez eux » des « réfugiés de 1948 » -  partis il y a 75 ans ! -  dont il ne reste qu'une poignée de survivants. Une fiction d'ailleurs entretenue par l'ONU avec l'UNRWA, son agence spécifique pour les réfugiés palestiniens. Quelle blague !

Stopper la coopération belge ! 

Enfin, la Belgique a toujours des projets de coopération à Gaza. Or il est impossible de faire quoi que ce soit sur ce territoire, sans passer par le Hamas qui est arrivé au pouvoir en gagnant les élections de 2006, puis en éliminant les cadres de son adversaire du Fatah car on n'est jamais si bien servi que par soi-même. Tous ces projets doivent être immédiatement stoppés !