Le 29 août dernier, une patiente de 26 ans est arrivée avec son compagnon pour une consultation en gynécologie dans une clinique de Pau dans les Pyrénées-Atlantiques. Née de sexe masculin, la jeune femme est en cours de transition. Elle se plaint de douleurs à la poitrine, raison pour laquelle elle souhaite être auscultée par le docteur Victor Acharian qu’elle a trouvé sur Doctolib. Mais une fois dans la salle d’attente, la secrétaire lui explique que le médecin ne pourra pas la recevoir car il ne reçoit pas les hommes. 

Un avis sur Google met le feu aux poudres

Quelques jours plus tard, le compagnon de la personne transgenre poste un avis négatif sur le gynécologue, alors que les commentaires des patients sont généralement positifs, le médecin bénéficiant d’une note de 4,1 sur 5 : « C’était le premier rendez-vous de ma compagne trans, il a refusé de la recevoir, sa secrétaire nous a jetés froidement. Je déconseille, plus jamais ». 

Le docteur V. Acharian se fend alors d’une réponse on ne peut plus claire : « Je n’ai aucune compétence pour m’occuper des hommes, même s’ils se sont rasé la barbe et viennent dire à ma secrétaire qu’ils sont devenus femmes ». Avant d’ajouter : « ma table d’examen n’est pas adaptée pour examiner des hommes. Vous avez des services spécialisés et très compétents pour s’occuper des hommes comme vous. Je vous remercie d’avoir informer les personnes trans de ne jamais venir me consulter ». La réponse du médecin entraîne une déferlante d’insultes et la montée au créneau d’associations militantes, dont SOS homophobie, qui menacent de porter plainte pour « transphobie » et « discrimination » dans l’accès aux soins.

Une question de pure anatomie

« Je ne suis pas transphobe ni homophobe, j’ai d’ailleurs aidé beaucoup de mes patientes homosexuelles à avoir un enfant. J’aurais pu recevoir cette personne, lui faire payer la consultation de 80€, pour lui dire que je suis totalement incompétent : est-ce cela qu’elle voulait ? Ces personnes sont sous traitements hormonaux, prescrits par des services spécialisés. Je leur laisse le soin de les contrôler », a déclaré le docteur Acharian au Figaro, regrettant néanmoins d’avoir « pu blesser une personne » dans sa réponse sur Google.

Marguerite Stern et Dora Moutot, les deux présidentes de l’association Femelliste apportent leur soutien à ce médecin. Dans une tribune, elle déclare : « (…) un homme, même s’il se déclare femme, n’a rien à faire chez un gynécologue. Reprocherait-on à un cardiologue de refuser de traiter une mycose plantaire ? À une coiffeuse de ne pas faire de manucures ? À un poissonnier de ne pas vendre de pâtisseries ? Non. Alors pourquoi reprocher à un gynécologue de refuser de soigner des hommes, même s’ils se déclarent femmes ? Certains hommes trans-féminins (dits «femmes trans») gardent leurs pénis. Dans ce cas, ils n'ont rien à faire chez un gynécologue car ces médecins ne sont pas formés pour soigner un pénis ou une prostate (…) »

Faut-il s’excuser ? De quoi ? De dire la vérité ?

Et de poursuivre : « (…) Leur comportement actuel (celui des militants transgenres) dans le monde occidental, semble indiquer que leur projet est plutôt de faire en sorte que tous les espaces réservés aux femmes s'adaptent à eux, et par la force s'il le faut ! Gynécologie, sports féminins, prisons pour femmes : nous devrions les accueillir avec le sourire ! Sinon attention, il y aura punition : nous serons taxés de transphobes, les plaintes tomberont et du harcèlement s'organisera (…) »

« (…) Faut-il s'excuser de quoi au juste ? De dire la vérité ? La terreur transgenriste fonctionne à merveille. Tout le monde s'auto-censure, prend des pincettes, s'excuse par peur des représailles. La vraie leçon de cette polémique se trouve là : si vous critiquez l'idéologie transgenre, vous en subirez les conséquences. Mais si vous ne dites rien, vous en subirez les conséquences aussi (…) Car, qui sait, la France suivra peut-être le même chemin de ces États comme la Californie qui prévoit désormais de retirer la garde de leurs enfants aux parents qui refusent d'affirmer le délire trans de leur enfant (…) »

Une coolitude progressiste ?

Il devient plus qu’intolérable que des militants extrémistes diabolisent systématiquement l'expression de points de vue contradictoires, le tout suivi de raids numériques accompagnés de proclamations identitaires exclusives. Sur leur site, Marguerite Stern et Dora Moutot s’inquiètent également des législations qui effacent le sexe au profit de la notion d’identité de genre. « Parce qu’être une femme n’est ni un sentiment, ni un ressenti, ni un fantasme, ni un ensemble de goût vestimentaires mais une réalité biologique et sexuée. FEMELLISTE s’érige contre cette idéologie qui encourage les stéréotypes de genre. Il ne suffit pas de porter des talons et d’aimer le rose pour être une femme ».

A gauche de l’échiquier, « défendre l’idéologie transgenre est comme une sorte de badge de coolitude progressiste », constate Dora Moutot. Et toute personnalité, même étiquetée à gauche - il reste quelques récalcitrants - qui est critique du traitement politique ou médiatique du sujet du genre est sommée de se taire et de s’excuser. La question trans est révélatrice d’un climat ambiant de terreur intellectuelle !