Le CO2 (dioxyde de carbone ou gaz carbonique) n’est ni un polluant ni un poison: c’est le gaz de la vie végétale car, grâce à la réaction biochimique de la photosynthèse, il permet la croissance des plantes, des arbres et des cultures. Des horticulteurs en injectent dans leurs serres pour en augmenter les rendements ! Sa teneur moyenne dans l’atmosphère est actuellement de 0,04 %. Avant l’ère thermo-industrielle, elle était de 0,03 %. L’augmentation lente et régulière de sa concentration dans l’atmosphère (actuellement 0,042 % soit 420 parts par million ou ppm) induit un effet fertilisant et la Terre s’est légèrement reverdie ces dernières années

Notre corps et notre consommation génèrent du CO2

Voilà qui semble bien paradoxal : le gaz de l’enfer climatique, combattu sans pitié par les « Verts », car résultant (notamment, mais pas exclusivement) de la combustion de sources d’énergie primaires fossiles a contribué à un léger reverdissement de notre Terre. Lorsque nous expirons, la concentration en CO2 sous nos narines atteint localement et très brièvement 4 %. Car oui, notre propre corps brûle (par combustion lente d’éléments contenus dans notre alimentation) de l'oxygène, générant du CO2 comme produit résiduaire. Le seuil de toxicité du CO2 est de 0,5 % (en exposition continue), soit 12,5 fois plus que la dose moyenne actuellement présente dans l’atmosphère). L’UE va-t-elle décider de taxer notre respiration ? Après les transports, le chauffage et l’électricité, cela n’aurait rien de bien surprenant… Au fait, les bulles dans la bière, le cidre, le champagne et les vins mousseux, c’est aussi du CO2 ! Ces boissons échapperont-elles à la rage taxatoire de l’UE ?

Un effet de serre faible

Quant au redouté effet de serre attribué au CO2 anthropogénique, Steven Koonin (physicien et ex sous-secrétaire à la science sous Barack Obama), vient de récemment démontrer avec brio dans son dernier ouvrage « Climat, la part d’incertitude » que les observations (et non les prédictions) montrent que son effet sur le système climatique terrestre reste physiquement faible, quoique avéré, et dans les limites de la variabilité naturelle des climats (qui sont propres à chaque région ; la Terre n’ayant jamais été régie par un et un seul climat). Les prédictions restent basées sur des modèles incertains, trop récents et qui linéarisent trop souvent les phénomènes physico-chimiques atmosphériques, qui sont parfaitement non linéaires. Les 1550 scientifiques de l’association Clintel ne disent pas autre chose ! 

Quitter sa zone de confort

Il serait hautement souhaitable que ceux qui croient faire partie des élites intellectuelles en propageant naïvement le « consensus scientifique » sur la question climatique, qui nous est rabâché ad nauseam par les médias dominants, quittent leur zone de confort et acceptent enfin les principes de la pensée critique, qui constitue l’essence même du raisonnement scientifique.

Un autre gaz, le CO (monoxyde de carbone), est quant à lui toxique et même potentiellement mortel. Lorsqu’une combustion est incomplète, elle génère des imbrûlés dans les fumées, dont du monoxyde de carbone (CO). La teneur en monoxyde de carbone dans l’air ambiant est de quelques traces de % : environ 0,00002 %, soit 0,2 part par million (ppm). Il devient dangereux à partir de 0,04 % (ou 400 ppm). Très ponctuellement, juste à la sortie du pot d’échappement d’un véhicule thermique récent et au sein même du jet de gaz, sa concentration atteint localement 0,1 à 0,2 % (mais peut s’avérer supérieure sur des véhicules très anciens et/ou mal entretenus). Ce gaz est donc en réalité bien plus dangereux que le CO2 que l’on rend actuellement responsable de tous les maux. Et il n’est pas question ici de prédictions futures, issues de modèles incertains, comme avec le CO2, car la létalité du CO est généralement assez brutale ! Cependant, des progrès considérables ont été accomplis et les processus de combustion sont bien mieux maîtrisés aujourd’hui que par le passé et ils génèrent donc considérablement moins d’imbrulés dont le CO fait partie.

Remarquons que phonétiquement CO2 et CO sont tellement proches que l’on pourrait les confondre, en omettant le suffixe du premier (par manie des raccourcis verbaux), ce qui reviendrait à désigner le premier par le second. Nos élites européennes l’ont-elles compris ?

Quant au SO2, ou dioxyde de souffre, il s’agit aussi d’un polluant, très nocif notamment pour les poumons et les yeux. Sa présence dans les fumées résulte la plupart du temps de la combustion mal maitrisée de mauvais combustibles trop soufrés. Dans les pays pauvres, c’est un fléau considérable, connu sous le terme « dirty cooking ou dirty fuels ». Une habitation misérable par ménage, avec un seul foyer rudimentaire, sans cheminée ou alors celle-ci ne possédant qu’un tirage médiocre, brûlant bois, mauvais charbon ou même excréments séchés d’animaux. Mais « Esseodeu » n’est pas « céodeu ». Quoique, ils possèdent des phonèmes en commun. Nos élites européennes l’ont-elles compris ?

Impossible sans combustibles fossiles

Pour remédier aux méfaits des « dirty fuels », il devient urgent pour les populations qui en sont victimes, notamment en Afrique subsaharienne, d’avoir accès à une électricité abondante et bon marché, à l’eau potable (les processus de potabilisation dépendant de l’électricité) et au traitement de leurs eaux usées (dont les processus dépendent aussi de l’électricité). Aujourd’hui, sans combustibles fossiles, c’est rigoureusement impossible. La vraie urgence n’est pas le climat mais l’amélioration de la condition humaine. Soulignons encore une fois que des progrès considérables ont été accomplis, continuent et continuerons de l’être ; les processus de combustion, notamment pour produire de l’électricité, sont bien mieux connus, contrôlés, efficaces et propres aujourd’hui que par le passé et il faut persévérer en ce sens.

Pour conclure, mentionnons qu’il existe encore d’autres produits nocifs (NOx notamment) dans les gaz de combustion mais, comme pour ceux évoqués plus haut, des solutions technologiques sont aujourd’hui disponibles et financièrement accessibles, ce qui permet d’atténuer radicalement l’impact environnemental de ces substances.

Cessons de craindre les énergies fossiles. La peur et la culpabilité nous rendent dociles et étouffent nos velléités de protestations contre une fiscalité inique, imposée au nom du bien commun (la transition énergétique reste une chimère sans l’apport du nucléaire) mais ne profitant qu’à certaines élites qui s’en accommodent fort bien, alors que le « bon peuple » est finalement poussé vers la décroissance, qui pourrait bien signifier, à terme, le déclin, voire la décadence.

Michel Pollyn, ingénieur électromécanicien, master post-universitaire en sciences de l’énergie