Comment une telle situation a-t-elle pu se produire dans un cet archipel humide au milieu de l'océan Pacifique ? « Les origines exactes des départs de feu demeurent inconnues, néanmoins, nous avions été préalablement alertés par le Service météorologique national, qui nous avait informés de l’éminence d’une alerte rouge en raison des conditions de sécheresse », a déclaré Kenneth Hara, commandant général de la garde nationale d’Hawaï à CBS News. Ce contexte, conjugué à la présence d’espèces invasives et à l'ouragan Dora (à plus de 1000 km de l’île, mais qui n’a pas besoin de toucher les terres pour avoir des conséquences), a fourni un environnement propice à l’émergence des incendies. Leur propagation rapide (et leur persistance) est, quant à elle, due à un mauvais plan de prévention de l’Etat, analyse Elizabeth Pickett, codirectrice exécutive de l’Organisation de gestion des incendies de forêt d’Hawaï, puisque l’archipel et ses autorités ne sont pas habitués à gérer ce genre de menace. 

Des herbes inflammables

« Ce qui s'est passé, c'est que nous avons eu une combinaison de végétation très inflammable et sèche et de vents violents allant d'est en ouest », explique le météorologue Anthony Watts sur son blog. (NDLR : Le scientifique a lancé en 2006 le blog Watts Up With That pour informer sur la question climatique). Pourquoi la présence de ces herbes ? Les champs de Maui étaient autrefois riches en plantations de canne à sucre, avant que les Mauiens ne cessent de traiter cette culture en 2016. Les anciennes zones agricoles et forestières laissées à l’abandon ont été envahies par de l’herbe sèche et facilement inflammable, introduite par les colons dans les années 1900 : 26% de l'archipel est aujourd’hui recouvert par l'herbe de Guinée et le Pennisetum, de véritables combustibles.

Une presse orientée

L’incendie à Hawaï n’a donc rien à voir avec le « réchauffement climatique » comme le prétend Associated Press (AP) qui a diffusé un communiqué citant Erica Fleishman, directrice de l'Institut de recherche sur le changement climatique de l'université d'État de l'Oregon, qui affirme que « dans de nombreuses régions du monde, le changement climatique accroît la sécheresse de la végétation, en grande partie parce que les températures sont plus élevées ».

« Ils sont payés pour dire cela », souligne A. Watts, relevant que l'AP a annoncé, début 2022, avoir reçu une subvention de plus de 8 millions de dollars « pour embaucher plus de deux douzaines de journalistes dans le monde entier afin de couvrir le climat dans le cadre de la plus importante expansion de l'agence de presse financée par des subventions philanthropiques ». Les donateurs sont : la Fondation William et Flora Hewlett, l'Institut médical Howard Hughes, Quadrivium, la Fondation Rockefeller et la Fondation de la famille Walton.

Le soi-disant « journalisme » que fait l’AP sur le climat consiste purement et simplement à se comporter de facto comme le porte-parole de ses principaux donateurs, obsédés par la diffusion de récits apocalyptiques sur le climat.