2151 belges, dont 1051 francophones et 1100 néerlandophones, présélectionnés dans une base de données représentative, ont été questionnés. La marge maximale d’erreur sur 2151 questionnaires est de 2,11%. D’après les réponses obtenues, si une majorité (83,2%) de belges est intéressée par la politique en Belgique, les décisions prises par nos élus ne sont ni raisonnables, ni pondérées, ni satisfaisantes, ni équitables et ne contribuent pas au bien-être de chacun. Deux belges sur trois (63,4%) estiment que la démocratie fonctionne mal en Belgique. Surtout en Région bruxelloise (62,1%) par rapport aux autres régions (Flandre : 44,9%; Wallonie : 54,4%). Ce serait dans les communes que la démocratie fonctionnerait le mieux (50,9%).

Défiance vis-à-vis du gouvernement

D’une manière générale, une majorité des belges n’accorde pas sa confiance aux différents gouvernements. Surtout les gouvernements wallon (83,3% pas confiant) et bruxellois (84,7%) mais aussi la fédération Wallonie/Bruxelles (83,7%). Un peu moins de belges (60,2%) sont sévères avec le gouvernement de la Région flamande.  Ce manque de confiance peut trouver une explication dans le paradoxe des coalitions gouvernementales. A nouveau, c’est au niveau communal, soit le Collège des bourgmestre et échevins ou Collège communal, que la confiance accordée est la meilleure (50,7%).

Une confiance politique mitigée

L’exercice de la démocratie se matérialise notamment par l’importance accordée par les élus au traitement de questions qui concernent en priorité les belges. Une question est posée dans l’enquête concernant ces priorités. Les 4 priorités qui se classent en tête sont dans l’ordre « la sécurité des biens et des personnes », « la santé », « la réduction du prix de l’énergie et des carburants », « l’amélioration du pouvoir d’achat ». Peu de différences entre néerlandophones et francophones, ces 4 priorités sont les mêmes pour les deux groupes. Sur ces questions, la confiance des belges dans les partis politiques est mitigée. Les partis qui s’en tirent le mieux sont dans l’ordre la NVA (37,1%), le MR ( 34,9%), l’OpenVLD (30,7%), le CD&V (28,8%) et Vooruit (27,2%). La confiance la moindre est envers Écolo (11,9%), le PS (15,2%) et Groen (15,4%). 

Les coalitions pointées du doigt

Les gouvernements par coalitions semblent être la cause principale de cette défiance. Le clivage gauche/droite de moins en moins marqué rend théoriquement possible toutes les formules. Ce qui est principalement pointé ce sont les écarts de discours entre les programmes pré-électoraux claironnés, et la réalité une fois élus. Ce qui n’est pas accepté par la population puisque 93,8% critiquent ces revirements. C’est ce qui ressort des réponses à l’item «  Le système des coalitions fait qu'un parti qui représente 15% de la population peut imposer ses volontés aux 85% restant en les contraignant à vivre comme eux. » rejeté par plus de 3 belges sur 4 (75,9%). Ce désaccord est plus marqué pour un plus grand nombre de néerlandophones (80,5%) que de francophones (71,5%).  Est-ce à dire qu’une coalition musèle chacune de ses composantes. Très probablement dans l’esprit des répondants. Certains (49,9% d’accord) voient une solution dans un régime autoritaire centralisé.

L’Europe : un effet verrou

Et pour l’avenir de la Belgique ? Une Europe des Régions a la faveur des Belges (46,6%). Puis une séparation définitive des régions (en premier lieu pour les francophones). Le confédéralisme est classé en seconde position du côté des néerlandophones et en troisième position par les francophones. 72,7% estiment aussi que la Belgique est cadenassée par l’Europe dans certaines de ses décisions, ce qui ne correspondrait plus à l’idée d’une démocratie à la « belge », mais imposée par une autre entité supranationale.