Selon une enquête d’opinions réalisé via un questionnaire en ligne (système CAWI),  une très grande majorité de belges (près de 9 sur 10 – soit 88,3%) est favorable à la production d’électricité à partir du nucléaire, donc au maintien des centrales actuelles (88,2%) et même favorable à la construction de nouvelles unités (78,5%).2151 belges, dont 1051 francophones et 1100 néerlandophones, présélectionnés dans une base de données représentative, ont été questionnés. La marge maximale d’erreur sur 2151 questionnaires est de 2,11%. 

Une écologie prétexte

Concernant l’environnement, les répondants souligne une « écologie prétexte » : 68,5% des belges estiment la fiscalité verte comme abusive, coûtant trop cher aux citoyens, ne réglant pas les problèmes d’environnement et surtout n’étant pas prioritaire dans les attentes des belges qui estiment que d’autres problèmes les concernant et plus importants doivent être traités avant tout. Il en est de même pour la taxe kilométrique dénoncée par 70,8% des belges et pour les restrictions de circulation motorisée, qui pour 73,6 des belges sont une atteinte aux libertés. L’abandon des moteurs thermiques sans avoir pris sérieusement en compte les alternatives avec des carburants non polluants (hydrogène vert, bio-carburant, etc.) est considéré par 85,0% comme anti-démocratique. Et beaucoup (72,0%) pensent que les partis verts ne se soucient pas de l’humain mais font passer la planète (prétexte) avant lui. 

Des lobbies influents

Malgré l'accent mis aujourd'hui sur le principe d'empowerment et de participation des populations au processus décisionnel, plus de 9 belges sur 10 estiment par ailleurs que « les groupes de pression économique exercent une forte influence sur les décisions politiques », quels que soient les domaines d’action. Ce sentiment est partagé par autant de francophones (94,0%) que de néerlandophones (89,2%). Ce résultat conforte l’idée dans l’opinion publique selon laquelle les marchés économiques et financiers déterminent le processus démocratique. Les citoyens ont du mal à reconnaître une fonction positive au lobbying dans une société démocratique.

En ce qui concerne plus particulièrement l’énergie, décider d’arrêter le nucléaire ne résulte pas d’un choix démocratique dans l’esprit des gens (72,2%). La population n’adhère pas (71,9%) aux arguments écologiques avancés pour l’abandon du nucléaire. Et une très grande majorité de belges (73,8% soit 3 belges sur 4) souhaite un référendum sur l’abandon du nucléaire. Il n’y a pas de différences entre francophones et néerlandophones.