Rétroactes

Les images tragiques de camions de l’armée emportant des centaines de cercueils de la vallée Seriana, près de Bergame en Lombardie, hantent encore la mémoire des Transalpins. L’Italie fut le premier pays européen à affronter la première vague de Covid-19 en 2020. 

En mars 2023, ces images referont surface. Saisi par des familles de victimes, le parquet de Bergame inculpe Ranieri Guerra - ancien vice-directeur de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) jusqu’en 2021 - pour avoir fait de fausses déclarations au sujet de son rôle dans la suppression d'un important rapport de l'OMS sur la réponse de l'Italie à la pandémie. Ce fameux rapport, volatilisé comme par magie, reprochait au gouvernement italien de ne pas avoir mis à jour un plan de préparation à la pandémie avant l'apparition du COVID, alors que Ranieri Guerra était en fait chargé de cette mise à jour en tant que directeur général de la prévention au ministère italien de la santé. Parmi les autres inculpés pour « homicide involontaire et épidémie » : 17 hauts responsables politiques et sanitaires du pays dont l’ex-président du Conseil Giuseppe Conte et l’ex-ministre de la Santé Roberto Speranza. 

Cette affaire sera classée sans suite en ce qui concerne Roberto Speranza. Le tribunal abandonnera les poursuites, estimant que : « il n'apparaît pas qu'il ait incité les responsables ministériels à retarder ou à omettre les actions de surveillance épidémiologique, de santé publique, de vérification de l'équipement des dispositifs médicaux et des ressources nécessaires pour lutter contre la propagation du virus et pour traiter les patients et, enfin, de formation du personnel de santé ». Mais voilà ce même ancien ministre de la Santé qui revient dans l’actualité.

Des mails compromettants

Roberto Speranza et l'ancien directeur de l'AIFA, Nicola Magrini, font l'objet d'une enquête du parquet de Rome pour avoir gardé le silence sur les effets indésirables du vaccin Covid. Ils sont accusés d'avoir donné des instructions aux autorités sanitaires locales pour dissimuler les effets secondaires graves et les décès, afin de préserver la confiance du public et de ne pas compromettre la campagne de vaccination.

L’AIFA aurait ainsi falsifié des graphiques sur les effets indésirables pour minimiser le rapport risques/bénéfices. Des courriers électroniques entre l’AIFA et le ministère de la Santé ont également fuité l’invitant à « ne pas signaler le manque d'efficacité » des vaccins. En voici quelques extraits :  « nous devons apprendre à ne pas répondre, si nous voulons survivre » ; « ce n'est pas une bonne idée de taquiner un chien endormi » ; « pour l'instant, vous ne pouvez rien inventer ».

De graves accusations

La plainte a été déposée en mai dernier par Maître Angelo Di Lorenzo et Maître Antonietta Veneziano au nom de plus de 4200 victimes. Les chefs d'accusation sont : corruption dans l'exercice de la fonction et actes contraire aux devoirs officiels. Sont également relevés dans l'ordre suivant : les fausses déclarations, les mensonges idéologiques commis par un agent public, le meurtre, les blessures corporelles et l'administration de médicaments d'une manière dangereuse pour la santé publique. 

Actuellement, 81,2% de la population italienne est totalement vaccinée. Ces chiffres de vaccination, dont se félicitait Roberto Speranza, sont à présent entachées par les accusations portées à son encontre.

Un manque de transparence

AstraZeneca fait actuellement l’objet de poursuites judiciaires. Il en est de même pour Pfizer. En Belgique, en France, en Italie, en Allemagne, aux Etats-Unis, des plaignants agissent soit contre les laboratoires pharmaceutiques, soit contre leur gouvernement. Même si la volonté politique semble être celle de vouloir faire l’autruche, ces procédures plurielles soulèvent des questions cruciales sur la transparence et l'intégrité des campagnes de vaccination à l'échelle planétaire, sapant, au passage, la confiance du public dans ses institutions.

Affaire(s) à suivre …