Au Soudan, des violences à caractère ethnique sont à l’œuvre. Faim, meurtres, exécutions en pleine rue, viols, c’est le quotidien de cette guerre « cachée », sans doute l’un des pires cauchemars humanitaires de l’histoire récente. On craint également qu'au Darfour, dans l'ouest du pays, une répétition de ce que les États-Unis ont appelé un génocide il y a 20 ans ne soit en train de se produire.

Mais, ces musulmans opprimés n’intéressent personne. Ni le PS en Belgique, ni La France Insoumise (LFI). Sans parler des milliers de déplacés Afghans, depuis la prise de pouvoir par les Talibans et le Pakistan qui les renvoie vers l’Afghanistan où leurs bourreaux les attendent impatiemment ! Mais, ces déplacés musulmans n’intéressent personne, non plus ! Ni le PS en Belgique, ni la France Insoumise. Le Darfour, l’Afghanistan, la Birmanie, le Yémen, le Burkina, le Sahel n’intéressent pas ces penseurs aux engagements musulmans « sélectifs ».

Cinquante nuances de gauche

Seul Israël qui se défend d’une agression génocidaire perpétrée par les bouchers terroristes du Hamas est sous les feux des critiques de ces mêmes penseurs « sélectifs ». Et pourtant, les « Palestinophiles » sont le signe inquiétant d’un repli communautaire des jeunes des quartiers populaires, influencés par la propagande politico-religieuse des Frères musulmans. Mais, la réalité socio-démographique s’affiche opportunité électorale ! Le ressort de la mobilisation « pro palestinienne » est la religiosité musulmane et les relais politiques sont, avec force, à gauche de l’échiquier. 

Payants électoralement ?

À moins de 75 jours des élections du 9 juin, ces différents partis-pris porteront-ils leurs fruits ? Rien n’est moins sûr. Un rare sondage réalisé sur le sujet à l’occasion du baromètre trimestriel Ipsos/Le Soir/RTL de décembre 2023 appelle à la prudence. Il laisse entrevoir un public avant tout circonspect à l’idée de devoir « choisir son camp » : seuls 12% des Belges affirment qu’il faudrait opter pour celui des Palestiniens et 8% celui des Israéliens, une majorité privilégiant la neutralité (38%) ou l’absence de positionnement (25%).

Et si la popularité de la cause palestinienne grimpe parmi la jeunesse, cœur de cible de la gauche, les disparités régionales compliquent l’équation. Alors qu’elle atteint 23% à Bruxelles, soit près du double de la moyenne nationale, elle tombe à 9% en Wallonie, légèrement en dessous de celle exprimée pour Israël (11% en Wallonie, soit davantage qu’en Flandre). Symétriquement, l’opportunité d’une reconnaissance belge d’un État de Palestine, plébiscitée à 33% et rejetée à 17%, recueille 46% d’avis favorables à Bruxelles, contre seulement 31% en Wallonie.

L’islamisme ressort puissant de l’antisémitisme

Chercheurs au Centre européen d'études sur la Shoa, les Belges Joël Kotek et Joël Tournemenne se sont penchés sur les représentations culturelles des jeunes bruxellois. Leur constat ? Les jeunes musulmans ont trois fois plus de préjugés homophobes, antisémites et sexistes que les non croyants, de quoi s’en inquiéter !

Mais, peu importe les dérives sectaires et l’obscurantisme. Des étudiants qui insultent leurs camarades de classe juifs. D'autres qui les comparent à des nazis. Slogans, Tags, faits de violence, peu importe la haine envers les juifs qui s'exprime sous des formes diverses, peu importe le spectre du passé. Peu importe surtout que la démocratie soit pervertie ! D’abord l’agenda ! « Mort aux Juifs », au diable les valeurs universelles et vive les codes de l’antisémitisme d’une gauche mortifère, peu importe les conséquences !