Si le voyage des deux militants a suscité l'incrédulité de l'opinion publique, les représentants du mouvement climatique ont préféré rejeter la faute sur le « système ». Un porte-parole de l'alliance Soulèvement de la dernière génération a avancé en guise d'explication que « les deux militants avaient réservé leurs vols en tant que particuliers, pas en tant que défenseurs du climat » - il ne manquerait plus que ça ! - et qu'il fallait « savoir faire la part des choses ». 

Un problème systémique, bein voyons !

En Suisse, les représentants du mouvement climatique ont aussi relativisé le caractère incongru du voyage en question. Interrogé par Blick, le mouvement d'action climatique Extinction Rebellion Zürich a répondu par écrit que la crise du climat est un problème « systémique » et que la faute n'en revient pas à des individus isolés mais plutôt aux autorités : « Nous condamnons les gouvernements qui ne font rien. Ce sont eux qui sont responsables du fait que le kérosène n'est toujours pas taxé comme le sont par exemple les frites ou l'essence. C'est pourquoi les voyages en avion sont si bon marché. »

Extinction Rebellion admet ne pas avoir de code de conduite sur le thème des voyages : « Comme tous nos militants ont compris la gravité de la situation en matière de climat et de biodiversité, ils se comportent presque tous de manière très durable dans leur vie privée. C'est pourquoi, par principe, nous ne donnons pas de recommandations à nos militants ». Si tu crois pas celle-là, je t'en raconte une autre.

Même son de clochette tintinnabulante chez les Junge Grüne suisses, dont la co-présidente Magdalena Erni a déclaré : « Nos membres peuvent décider eux-mêmes comment ils passent leurs vacances et comment ils ont l'habitude de mener leur vie en général. » Elle a aussi ajouté que la crise climatique est un problème « systémique » et qu'il est « impossible de mener une vie durable dans un monde non durable ». Ben tiens !