L’esprit de clocher domine la politique belge francophone. Nous payons des impôts aberrants pour entretenir une armée de politiques et d’administratifs pléthoriques — objectivement surabondants, par comparaison avec nos voisins — mais dès qu’il s’agit de questionner tel niveau de pouvoir, se lèvent les boucliers au nom du respect des particularismes. Ainsi des provinces, dont le maintien est sans motif rationnel. Ainsi de la Région bruxelloise, dont le bilan en tant que région à part entière est calamiteux. 

Depuis 1989, date de création de la Région bruxelloise comme collectivité politique sur pied d’égalité en fait et à quelques broutilles près, en droit, avec les Régions wallonne et flamande, les indicateurs de Bruxelles se sont effondrés: déficit budgétaire, dette publique, grand banditisme, vandalisme, propreté, mobilité. Défions quiconque assiste aux débats du Parlement bruxellois — quand n’y résonne pas le prêche haineux d’un imam islamiste... — de n’en pas ressortir avec l’impression d’avoir assisté au Conseil municipal de Champignac-sur-Senne, querelles prichocolines et petits formats prenant des pauses grandiloquentes et se poussant du col pour ‚faire Parlement’. 

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L’ancien bourgmestre de Bruxelles Michel Demaret qui, en son temps, ne s’en laissait pas conter, se gaussait de cette assemblée de quartier se nommant Parlement — à l’instar de la Chambre des communes britannique ou de l’Assemblée nationale de nos voisins du sud. 

Or, depuis cinq ans, l’histoire s’accélère en Région de Bruxelles-Capitale, car la dette est à présent de 13 milliards. Les irresponsables qui ont fiévreusement creusé cette dette se sont entendus sur le fait que ‚l’Etat fédéral payera!’, car le gouvernement fédéral ne peut pas ‚laisser tomber Bruxelles’ : vogue la galère enivrée ! Cette politique n’est pas d’une collectivité autonome. 

Enfin, les dernières élections ont montré de façon éclatante la subversion des mécanismes de protection de la minorité flamande par des factieux islamistes et écologistes qui sont aussi flamands que l’était Victor Hugo. 

En sorte que les partis qui ont remporté les élections se trouvent à devoir composer avec des écologistes délirants ultraminoritaires et des islamistes décomplexés pour former une majorité viable. 

Il paraît de l’intérêt des Bruxellois de rouvrir le débat sur le statut et la gestion de Bruxelles — en évitant de tomber dans les lieux communs racistoïdes des ex-FDF qui estiment que ‘les Flamands’ veulent ‘avaler’ Bruxelles: ces préjugés complotistes sont d’un autre temps. Ouvrons le débat!