L’information est presque passée sous silence dans les médias mainstream. Entre 2024 et 2026, plusieurs pays européens mettront en œuvre des initiatives de « décolonisation de nos rues » sous la supervision de la Commission européenne. Coût de la petite plaisanterie pour le contribuable ?
Un budget colossal ! Si vous voulez savoir où sont investis vos impôts, suivez le guide.
Dans le cadre du programme « Citoyens, égalité, droits et valeurs » (CERV), qui dispose d’un budget de 1,55 milliard d’euros sur sept ans (2021-2027), la Commission européenne a défini parmi ses « priorités » le financement de projets visant à mieux faire connaître les moments marquants de l’histoire européenne. « L’héritage du colonialisme et les conséquences persistantes d’un régime impérialiste se manifestent toujours aujourd’hui et sont étroitement liées au racisme structurel et à la discrimination », peut-on lire dans l’appel à projets. Et pour « mieux faire connaître », le devoir de mémoire européen rebaptise ! Deux projets proposés par la France ont déjà été validés.
Une guérilla onomastique
Le premier projet, « Explorer les paysages urbains de l’UE pour déconstruire les récits coloniaux » (EUrban DECO) entend créer des cartes urbaines
« révisées » pour sept villes européennes, mettant en lumière les « références clés de l’héritage colonial » et les renommer selon « la perspective des peuples colonisés ». Seront impliqués dans le choix des noms : les communautés d’immigrés et les associations de migrants (si, si !). Le second projet, intitulé « Marches de décolonisation urbaine dans l’UE » (UDEW), adopte une démarche semblable. Il s’inspire d’une initiative italienne, « Decolonize your Eyes », développée à Padoue entre 2020 et 2023. Dans sa version italienne, le projet organisait des « marches exploratoires » dans le quartier multiculturel de Palestro à Padoue, visant à installer des panneaux multilingues (en italien et arabe, véridique !) pour expliquer l’origine des noms de rue liés à l’histoire coloniale et « proposer de nouveaux noms non influencés par un regard euro centrique et hégémonique qui pourrait enfermer et déshumaniser » (fin de citation). La via Amba Aradam a ainsi été renommée Via Fatima ! Pour mémo, et avant qu’elle ne sombre définitivement dans l’oubli, la bataille d’Amba Aradam ou de l’Enderta se déroule du 10 au 19 février 1936 entre l’Empire éthiopien et le royaume d’Italie. L’affrontement s’achève par une victoire des Italiens et la destruction de l’armée de Mulugeta Yeggazu. Ce dernier est tué lors de la retraite.
L’Europe nous offre-t-elle un folklore de plus ? Si les couleurs sont bigarrées, il y a de quoi rire jaune. Nous finançons, sans grande publicité, mais à grandes enjambées, notre propre disparition. Pour liquider les peuples, c’est bien connu, on commence par leur enlever leur mémoire.