Et si le bourgmestre Close avait commis la plus grosse bourde de sa carrière en refusant sa nomination à la Chambre tout en espérant qu’il serait toujours bourgmestre PS en octobre prochain ? La séquence de ses récents « succès » pourrait faire naître un ineffable doute. Préparez le pop-corn !

« Enfin élu », aurait-il pu pourtant clamer parce que, ne l’oublions pas, pour occuper son trône bruxellois, le bon mayeur Philippe n’a jamais bénéficié d’une élection en bonne et due forme : sans la disgrâce du vilain petit canard Yvan Mayeur, ex-champion du clan Onkelinx, Philippe Close serait, en effet, toujours affecté aux affaires touristiques de la ville...

Qui va gérer le milliard ?

Prudence oblige, outre le résultat final de l’élection communale à venir, il est difficile d’imaginer que le MR ou l’un ou l’autre courant du PS bruxellois ne s’entendront pas sur la tête de Philippe pour lui souffler son bel emploi. Sans langue de bois, Philippe Close pense-t-il vraiment qu’il possède le poids nécessaire pour détourner les ambitions et l’attention d’un Bouchez (MR) ou d’un Laaouej (PS), lui « abandonnant » un budget annuel de plus d’un milliard d’euros ? La question, elle est vite répondue.

En attendant, Philippe Close tente d’exister mais ne parvient, pour le moment, à ne fédérer qu’un seul type d’événements : les contrariétés.

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Légaliste désavoué

Perdu en appel ! Le match juridique entre Uccle et Bruxelles-ville pour ou contre la fermeture du Bois de la Cambre vient de trouver un premier épilogue :
Close a eu tort et les boucles réouvertes de justesse seront maintenues. Hélas pour le légaliste Close, ce résultat aura eu le don d’enhardir le jeune Boris Dilliès (MR), bourgmestre d’Uccle qui annonce que « le travail va continuer : la situation n’est pas encore du tout satisfaisante. Il faut arrêter de polluer les quartiers avoisinants. L’objectif n’est pas d’être dogmatique mais de tenir compte de tous les usagers. » En tous les cas, la fermeture totale du Bois, c’est pour... jamais.

Faux ministre des Affaires étrangères

Il aime pourtant tellement ça, le mayeur Close... A telle enseigne que l’on pourrait envisager de nourrir un petit remords si on lui enlevait définitivement sa marotte de mener les affaires du monde en pseudo ministre des Affaires étrangères. Pas plus tard que la semaine dernière, il recevait le président de la République de Lituanie.

Verbatim : « Nous avons discuté notamment de la défense de l’Ukraine ; ainsi que des collaborations avec notre capitale de 500 millions d’Européens. »  Et pas de porte-avions ? Bien sûr, oui, Flupke profite un peu des préséances éclectiques du protocole à la Belge et c’est bien normal... Mais as-tu au moins prévenu le président Gitanas Nausėda que la ville dont tu as la charge (179.000 habitants) est moins peuplée que les 3 premières villes de son propre pays : Vilnius (540.318 h.), Kaunas (361.274 h.) et Klaipėda (187.442 h.) ?

Candide du sureffectif

Nommée à la Chambre, elle-aussi mais prenant la décision de respecter ses électeurs et d’y aller, l’échevine PS Lydia Mutyebele ne sera pas remplacée.

Le bourgmestre Close le confirme sur l’antenne de la RTBF et y ajoute cette fragrance d’humour tonal dont il a le secret : « Je pense qu’il faut montrer un signal aux gens. Et c’est vrai qu’à Bruxelles, on peut peut-être (sic) rationaliser nos institutions. Je veux le montrer au niveau de la commune. (...) Nous allons anticiper les différentes réformes puisqu’à terme, on va perdre un échevin. »

On rit de bon cœur à cette... anticipation d’un des problèmes qui saute aux yeux de chaque citoyen : la foison de personnel politique au cœur des termitières de nos institutions. Que Close s’en fasse le chantre tout en endossant les couleurs du chevalier blanc qui règle la situation est... coquin. Voire mignon. Croquignolet en tous les cas.

Pour la petit histoire, Maingain fils quitte aussi le navire communal pour la Région mais sera, quant à lui, ...bel et bien remplacé. Tout simplement parce que les lois permettant la diminution des effectifs communaux... n’existent pas encore (selon les services du ministre des Pouvoirs locaux, Bernard Clerfayt (Défi)). La manœuvre Mutyebele n’aura dès lors été possible que parce qu’elle était déjà... une échevine surnuméraire. Esclaffons-nous en cœur sur cette manière de faire de la politique à bon compte.

Arbitre des Nations Unies

Le match de foot Belgique-Israël, le 6 septembre, pour Philippe Close, c’est un « niet » absolu façon Vladimir mais avec un petit accent de Kiev. Vous aurez tous lu les réactions des uns et des autres avec la possibilité que cette décision soit finalement retoquée.

En attendant, toujours très fier que l’on parle de sa « ville-monde » aux quatre coins de la planète, cette petite décision, pas du tout opportuniste à quelques semaines des élections communales du 13 octobre, aura abondamment contribué à nourrir des commentaires en sens divers et variés sur la bonne ville de Bruxelles.

En période covid, Close faisait moins la fine bouche face aux 10.000 manifestants Black Lives Matter (BLM), décrétant que « le job du bourgmestre, c’est de faire la balance entre l’ordre public, la liberté d’expression et la problématique de la santé publique. (...) L’expression publique doit pouvoir avoir lieu. » Pour le sport, les grands principes semblent beaucoup moins clairs.

Foster Laffont