Toute honte bue, le bourgmestre socialiste de Bruxelles, Philippe Close, assure ne pas pouvoir assurer la sécurité du match de football Belgique - Israël prévu le 6 septembre.  Et le gouvernement belge en affaires courantes, suite aux élections du 9 juin,  dirigé par le très pro-palestinien  Alexander De Croo ne semble pas considérer qu'il s'agit là d'un sujet qui dépasse la compétence de la Ville de Bruxelles qui gère le Stade Roi Baudouin où devrait se ternir la rencontre.  Pourtant, c'est bien l'image de la Belgique qui est concernée dans cette lamentable affaire.

Bruxelles a l'habitude de gérer des problèmes de sécurité à hauts risques : Sommets européens plusieurs fois par an, réunions de l'OTAN, conférences internationales, manifestations parfois violentes d'agriculteurs, "d'antifas" ou des cortèges de dizaines de milliers de personnes à l'appel des syndicats belges ou européens qui se terminent parfois par des échauffourées. 

Les conséquences sur les élections communales ? 

L'explication est ailleurs. Je n'en vois que deux. Le parti socialiste qui dirige, aussi en affaires courantes, la région bruxelloise, en coalition avec le parti Ecolo, a été à l'avant-garde de toutes les mesures visant à isoler et punir Israël. Le parlement régional bruxellois a voté des résolutions appelant à supprimer des liens économiques, militaires, politiques et diplomatiques avec Israël. L'Université libre de Bruxelles a décidé de couper toute forme de coopération avec ses homologues israéliennes. Accueillir une équipe israélienne revient donc à reconnaître l'existence de ce pays, placé sur le même pied que la Belgique dans le cadre de cette rencontre sportive. Intolérable sans doute pour des mandataires publics qui veulent boycotter Jérusalem. Et électoralement suicidaire pour le bourgmestre et le PS alors que des élections communales se tiendront en octobre ? 

La crainte de perdre le contrôle ? 

La seconde explication est encore plus préoccupante. Philippe Close craint-il réellement pour la sécurité de l'événement dans une ville-région qui compte 35 à 45 % de musulmans ? 61% de la population bruxelloise est désormais d'origine extra-européenne et le quartier de Laeken où se trouve le stade est probablement à majorité musulmane. Une ville-région où se déroule quasi quotidiennement une manifestation pro-palestinienne. Un pays qui a vu un antisémitisme décomplexé se manifester depuis le 7 octobre. Ce n'est certainement pas une "extrême droite" fantasmée qui constitue une menace. Philippe Close reconnaîtrait-il ainsi que l'État est en passe de perdre le contrôle et serait incapable de gérer une manifestation, sans doute violente, rassemblant des dizaines voire des centaines de milliers de personnes, provenant essentiellement des milieux musulmans et de la gauche ? Et, lui, homme de gauche est-il capable d’assumer, la responsabilité politique d'un tel échec ?  C'est bien la crainte d'un grave débordement que, depuis des années, certains dans les milieux politiques et policiers, confient... en privé, car il ne faut rien faire pour casser le mythe d'une ville harmonieuse où il fait bon "vivre ensemble" surtout à une encablure des élections communales.

Philippe Close est une caricature 

Philippe Close incarne jusqu'à la caricature les ambiguïtés et les non-dits de Bruxelles. Capable de passer dans la même journée, le matin à une manifestation LGBTQ, puis de visiter une mosquée et le soir de danser en compagnie d'hommes seuls dans une manifestation d'une ethnie musulmane. Capable de condamner l'antisémitisme mais d'autoriser et tolérer chaque semaine des manifestations où des slogans antisémites sont scandés dans une impunité totale. Capable d'adapter sans vergogne son discours en fonction de son public, sachant qu'il n'y a plus depuis longtemps de "communauté bruxelloise" formant un corps politique cohérent, mais une multitude de groupes ethniques aux intérêts divergents. Vous ne le verrez jamais défendre les LGBTQ qui lui sont par ailleurs si chers devant un public musulman qui constitue désormais le socle électoral du PS bruxellois. Aux récentes élections de juin 2024 , 11 élus sur 16 de la liste régionale socialiste sont d'origine musulmane et, dans le canton de la ville de Bruxelles,  les deux plus gros scores individuels furent, de loin, réalisés par des musulmans.

Le gouvernement fédéral doit imposer de jouer ce match 

La Belgique est connue pour trouver des solutions créatives aux contraintes liées à son système politique. Dans ce cas, le gouvernement fédéral, dont la Ville de Bruxelles dépend très largement sur le plan financier, devrait prendre l'initiative d'imposer de jouer ce match. 

Mais voilà, ce gouvernement, composé de sept partis, avec un tropisme fortement pro-palestinien, est en affaires courantes. Il est douteux qu'il fasse preuve d'un minimum de courage et de responsabilité. En attendant la constitution du gouvernement autour de l'axe N-VA / MR conforme aux résultats des élections générales du 9 juin, la Belgique risque fort de se ridiculiser. Ce ne serait pas la première fois.