En composant sa liste à Bruxelles, le MR a lui aussi sombré dans le communautarisme. Désespéré, il tente ainsi d’arrêter l’hémorragie électorale.
La diversité à la sauce MR
A entendre Georges-Louis Bouchez, le MR serait pour la diversité mais contre le communautarisme. Comme les partis de gauche, il a donc mis un grand nombre de candidats divers sur sa liste pour le parlement bruxellois. Comment a-t-il fait pour la composer ? La pâte reste caucasienne, avec une bonne dose de Marocains mélangés à quelques Turcs, ajouter deux graines de Congolais et un Paki à la place de la cerise et vous obtenez le gâteau réformateur. Sans oublier à la seconde place, la ministre des Affaires étrangères « qui n’est ni de gauche, ni de droite » !
« Punis les porcs qui réduisent le Pakistan à ce bas niveau… »
Le MR a donné comme consigne à ses candidats de ne faire campagne que dans les langues nationales. Illustration par la cerise sur le gâteau, Rana Arbab, 46ème sur la liste MR… Jugez plutôt :
Sa page Facebook est entièrement en Ourdou. L’électeur lambda ne peut donc avoir aucune idée de ce que ce candidat raconte. A part des clichés avec Françoise Schepmans et David Leisterh, il n’y a pas une seule photo de Bruxelles, mais une multitude du Pakistan et de plusieurs candidats à des élections pakistanaises qu’il soutient visiblement. Ne cherchez pas une proposition, une idée, un souhait pour Bruxelles : il n’y en a pas.
Notre candidat préféré est très religieux, un peu trop peut-être. Parmi les nombreux textes musulmans que Facebook veut bien traduire, relevons « O Allah puni les porcs qui réduisent le Pakistan à ce bas niveau et à la pauvreté...fait de leur tombe le centre de l’enfer ... verse ta malédiction sur tous ces visages sales ». Rien de moins qu’un appel au meurtre ! Allo MR ?
Chute abyssale du MR à Bruxelles
Bruxelles n’est plus Bruxelles, ce n’est même pas un melting pot, puisque les «communautés» ne se mélangent pas. Les Belges d’origine, devenus minoritaires, ne sont plus qu’une communauté parmi d’autres.
Le changement démographique explique la chute abyssale du MR à Bruxelles : 122 000 voix en 2009, 94 000 en 2014 et 65 500 en 2019, se trouvant relégué à la 3e place. Et, par un effet miroir, le succès des partis de gauche. En 20 ans, le vote pour les trois partis les plus à gauche (PS, PTB, Ecolo) est passé de 34 à 55%.
Ce sont des tendances lourdes sur lesquelles les électeurs n’ont jamais été consultés. Le MR récolte ainsi le fruit des lois favorables à l’immigration et du Belg-snel-wet voté en 2000 par le gouvernement Verhofstadt - Michel.
Dans ces conditions, à quoi sert-il encore d’aller voter ? Certes, le MR peut arriver en tête, mais uniquement grâce au recul du PS et d’Ecolo au profit du PTB. Même si le MR obtenait le poste de ministre-président, il devrait composer avec une majorité de gauche et nous aurions les mêmes politiques qu’aujourd’hui, un peu moins radicales dans le meilleur des cas.
Moins de voix pour élire un Flamand
En revanche, subtilité du système «démocratique» bruxellois, dans le collège électoral flamand, il faut beaucoup moins de voix pour être élu. Si la N-VA arrive en tête avec un bon score, elle sera incontournable pour la constitution du gouvernement bruxellois puisqu’il faut une majorité dans les deux groupes linguistiques. Et, contrairement au MR, qui n’en peut plus de sa cure d’opposition dans une région qu’il a autrefois dominée, la N-VA ne sera pas tentée d’aller aux affaires à n’importe quel prix. Une meilleure gestion, moins de déficit, moins de subsides clientélistes, plus de mobilité, moins de wokisme : c’est sans doute possible avec la N-VA.
A Bruxelles, le 9 juin, le vote utile et même très utile, c’est la N-VA !