En mai 68, Grincheux était installé à Paris dans le charmant hôtel Madison en face de l’église Saint-Germain-des-Prés. A deux pas de là, les étudiants potaches déclenchaient au Boulevard Saint-Michel une chienlit dont on se demande encore aujourd’hui quel en était le but, voire la colonne vertébrale. Le professeur Choron titrait dans son Hara-Kiri ou Charlie Hebdo que… ‘Si votre fils est con, faites-en un balai !!!’.

Il ne s’agit évidemment pas de votre fils qui, comme chacun sait, est un génie planétaire dont le destin météorique est inscrit dans les astres. Du moment que vous en êtes certain, il devient impossible d’en discuter. Méfiez-vous tout de même, on est souvent surpris… Demandez à Jean-Luc Lagardère ce qu’il pense de son fils Arnaud placé récemment en garde à vue !

Les héritiers capitalistes n’atteignent pas nécessairement les pédales du grand vélo que Papa leur a imprudemment légué. Le capitalisme d’héritage peut parfois réserver de bien sombres lendemains.

Grincheux ne nourrit aucune admiration particulière pour l’accumulation de diplômes au cours de longues études universitaires à moins qu’il ne s’agisse de ces études scientifiques qui lui étaient définitivement hostiles. Donc, oui aux études de médecine, d’architecture ou d’ingénierie, avec déjà quelques réserves vécues pour les ingénieurs dont on mesure souvent mal la dangerosité extrême. Par contre, mon profond dédain pour les facultés de droit, de philo, de sciences politiques ou d’économie, cette dernière spécialité restant toutefois, à mes yeux, la plus utile pour ces jeunes moins doués qui, ne sachant vraiment pas quoi faire, choisiraient finalement de se lancer dans la jungle hostile du monde des affaires.

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La connaissance de l’anglais, la langue du monde, devient alors en plus un ‘must’ impératif sans céder aux chants des sirènes du bilinguisme à la belge qui ne présente plus aucun intérêt sauf à vouloir faire une carrière insignifiante dans un pays insignifiant.

On constatera d’ailleurs que ce sont toutes ces facultés secondaires, plus faciles, qui concentrent malheureusement le plus grand nombre de jeunes étudiants en Occident, que c’est également dans ces facultés que naissent tous les derniers mouvements de contestations abracadabrantesques.

Wokisme académique

C’est en tout cas le triste spectacle actuel des potaches dans plusieurs célèbres universités américaines, à Columbia – Harvard – Yale – Princeton, comme à Sciences-Po-Sorbonne. Ces brillants géopoliticiens en herbe préfèrent paralyser leurs campus, casser le matériel, chahuter leurs professeurs éberlués, plutôt que piocher des cours passionnants qui ne les intéressent pourtant visiblement que fort modérément.

A vingt ans, il est évidemment plus amusant de foutre le bordel en braillant des sottises que de se concentrer sur de la comptabilité, du droit civil, de l’économie politique, des statistiques, les cycles longs de Kondratieff. Se mobiliser pour les Palestiniens de Gaza ou les fumeuses théories wokistes ambiantes restent des préoccupations autrement plus exaltantes que l’étude de ce qui ne servira probablement pas à grand-chose sauf à fournir un léger vernis de culture générale à de jeunes zozos qui gonfleront prochainement les troupes certifiées de crétins diplômés.

Nos jeunes n’ont même plus la culture du débat, l’écoute respectueuse de l’autre… Ils préfèrent la ‘Cancel Culture’ wokiste qui consiste à refuser toute discussion avec un WASP, White – Anglo – Saxon - Protestant, à l’exiler, à le détruire en niant son expérience, en brisant si possible sa carrière comme sa réputation. L’élève éduque le maître dépressif.

Partout dans le monde, le débat s’éteint pour lui préférer la violence, les rapports de forces, les guerres meurtrières de civils innocents avec toutes leurs menaces technologiques les plus effrayantes.

Ce sont bien nos propres enfants qui conduisent ces stratégies nihilistes, ces petites têtes blondes sorties du néant dont vous les avez imprudemment tirés, ce sont encore eux à qui vous allez aveuglément confier vos héritages dont ils feront souvent le plus mauvais usage. Alors, oui, ouvrez grand vos yeux et vos oreilles pour tenter de comprendre ce que vous refusez de voir et d’entendre.

Si vos héritiers étaient visiblement cons, ce qui est loin d’être exclu quoique vous en pensiez, alors suivez l’avis éclairé du célèbre Professeur Choron… ‘Faites-en un balai ou une brosse à chiottes’ au lieu de l’envoyer inutilement glander à Sciences Po pour le plus grand malheur de notre humanité en pleine décadence.