L’enseignement catholique est le pilier du futur congolais.
La Force publique de l’État Indépendant du Congo constituée sous Léopold II, pérennisée à l’époque du Congo belge, s’était illustrée au cours de la première guerre mondiale à Tabora en particulier. Clin d’œil à l’actualité, observons qu’en 1916, sous commandement d’Européens (officiers belges et danois), les Congolais avaient obtenu la victoire contre les Rwandais colonisés par les Allemands. Tu comprends le message, Kagame ? Les Congolais sont capables… Cent-cinquante soldats de la Force publique sont morts sur le sol de l’actuelle Tanzanie, des héros belgo-congolais. Ils ont ainsi coupé la puissance allemande de sa ligne ferroviaire d’approvisionnement reliant l’océan indien au lac Tanganyika. L’hommage belge aux Congolais s’exprime jusqu’à présent par l’évocation de cette victoire historique. Outre un monument à Bruxelles en leur mémoire, plusieurs villes belges ont des avenues ou des rues Tabora: dans la capitale évidemment mais aussi à Namur, Arlon, et Ostende. Dès 1930, un monument leur a été érigé sur le territoire congolais par l’administration belge. Y a été ajoutée l’avenue de Tabora à Kinshasa. Fait rarissime, lorsque le général belge Charles Tombeur, à leur tête, fut anobli par le Roi Albert Ier, il africanisa son propre nom et devint ainsi le Baron Charles Tombeur de Tabora. Un bel exemple des liens humains qui rapprochent Belges et Congolais au-delà des considérations politiques.
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L’Histoire fonde le présent, et ouvre la voie au futur grâce à l’enseignement. Pourquoi cette évidence primordiale est-elle si souvent ignorée ? Le réseau catholique des écoles remonte à Léopold II. Développé ultérieurement, il reste le plus performant et s’améliore encore. À Lubumbashi, le CENTRE CULTUREL TABORA nourrit l’espoir du pays par la formation d’une élite empreinte de valeurs fortes, située près de l’avenue éponyme. Il rayonne en plein cœur de la capitale historique du Katanga (divisé actuellement en quatre provinces: Haut-Katanga, Haut-Lomami, Lualaba et Tanganyika). L’esprit de Tabora plane sur cette réussite culturelle.
«Tu ne voleras point», c’est l’un des commandements. Ces jeunes universitaires, mus par de telles valeurs, incarneront-ils un jour la victoire du civisme contre les affairistes qui s’enrichissent au détriment des Congolais ?
Au moins, l’enseignement catholique y contribue. Et de façon tolérante: un aumônier est à l’écoute des étudiants qui en expriment la volonté. Outre un cadre chrétien d’entraide, le CENTRE CULTUREL TABORA offre un soutien à leur formation scientifique par la mise à disposition d’une bibliothèque; c’est rare au Congo. S’y organisent également des conférences scientifiques, des colloques, des réunions culturelles autour d’invités de marque en différents domaines: économie, droit, médecine, etc. Spécificité louable, des activités de responsabilité sociale sont organisées. Des cours de déontologie professionnelle y sont dispensés. Le CENTRE CULTUREL TABORA a un tel succès qu’il doit aujourd’hui se doter de nouveaux équipements de formation. Il s’active à réunir les fonds nécessaires; ouvert à tous les gestes de financement ou d’autres formes d’entraide. Une success story en faveur des étudiants au Congo, cela mérite d’être soutenu.
L’objectif, accoler un bâtiment de 650 m2 à la structure actuelle afin d’agrandir la bibliothèque et la salle d’étude, y ajouter une bibliothèque virtuelle de sorte que son rayonnement soit le plus large, accroître les capacités de résidence universitaire et y développer les activités de formation de la jeunesse congolaise. L’héritage des combattants de 1916, c’est aussi, un siècle plus tard, pour leurs fils et filles, la voie ouverte au monde. En termes de population, le Congo est devenu un réservoir de recrutement pour les puissances en déclin démographique telles que la Chine ou l’Europe. Toutefois, le pays ratera son rendez-vous avec l’Histoire à défaut de véritable formation de sa jeunesse. Personne ne voudra d’incompétents. Idéalement, il faudrait plusieurs centaines de CENTRES CULTURELS TABORA animés de cet état d’esprit. Allo, Fatshi ?