Quels traîtres seront exécutés ? Et quand ?

Lorsque démocratie rime avec anarchie, l’impératif premier est de rétablir le sens commun. Sans cela, l’État de droit restera une figure théorique. 

Le Congo doit être tenu fermement sinon il ne se stabilisera jamais, au grand jamais. Sans sévérité brutale, l’équation du développement est impossible à résoudre dans un pays où, traditionnellement, seuls les chefs autoritaires sont respectés. Tel est le réel. Au demeurant, ce n’est pas une exclusivité congolaise: la déliquescence gravissime de l’autorité au sein des sociétés occidentales démontre à suffisance que cette idéologie délirante ruine tout. De plus en plus d’innocents y sont sacrifiés par des malfrats, souvent allochtones. Fatshi est bien inspiré d’en protéger le pays.

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Le moratoire de suspension de l’exécution de la peine de mort est un échec. Durant vingt ans, il a offert un gage d’impunité aux auteurs de trahison, de terrorisme ou de banditisme urbain. Aurait-il fallu s’enliser en cette voie mortifère pour complaire à des idéologues internationaux ? Au fait, qu’ont-ils eux-mêmes réussi en matière de répression de la criminalité ? De sinistres bavards au bilan désastreux. Les voici qui tentent de tirer prétexte des multiples dysfonctionnements du système judiciaire congolais pour jeter le discrédit au sujet des condamnations qui en émanent. Effectivement, celui-ci est défectueux comme tout le reste: les hôpitaux, les universités, les routes, etc. CCC, Ça aussi, c’est le Congo ! 

Mais c’est en son état actuel qu’il y a lieu de mener l’action malgré les failles en espérant que le pays y palliera au passage. Parmi les principaux visés, l’on relève les auteurs d’espionnage, d’abandon de poste, de refus d’obéissance, de désertion à l’ennemi, de rébellion, et de participation à bande armée évidemment. Il s’agit essentiellement de répondre aux impératifs de guerre; situation largement causée par le Rwanda et les chancelleries qui le soutiennent.

Une précision, c’est uniquement la suspension d’exécution de peine de mort qui était l’objet de ce moratoire, pas la condamnation elle-même. La loi est demeurée en vigueur. Cours et tribunaux ont donc continué à prononcer des condamnations à mort, plusieurs centaines en vingt ans. Bref,  le moratoire ayant été levé, tous les condamnés à mort devront être exécutés incessamment à moins d’avoir bénéficié effectivement de cette mesure. L’État de droit, cela commence par le respect des décisions judiciaires. À défaut, que dire de la crédibilité de cette décision gouvernementale ? À l’est ou à Kinshasa, traitres et pillards s’en moqueront. Aucune justification matérielle puisqu’il ne manque ni de chanvre pour les cordes ni de bois pour les potences. 

Au registre des crimes relevant de la trahison, l’on compte a fortiori la haute trahison; c’est-à-dire, par exemple, le pillage de ressources de la Nation commis par des ministres ou des fonctionnaires. Ceux-ci n’ont pas été évoqués par Rose Mutombo Kiese, ministre de la Justice, en sa circulaire relative à la levée du moratoire. Curieuse omission. Seront-ils également condamnés à mort ou bien cela se limitera-t-il à des militaires de rang subalterne ? 

Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo a lancé un défi aux lobbies internationaux de la bonne conscience tout en posant un geste majeur au niveau national en faveur de l’État de droit; la Loi étant primordiale. Le message sera peut-être mieux entendu lorsque s’élèveront les potences…