Enfin un vote utile pour les francophones de Bruxelles ?
Les élections approchent à grands pas et la situation catastrophique à Bruxelles, suite à la gestion calamiteuse de la majorité sortante, nous laisse pantois. C’est l’occasion de vous présenter l’une ou l’autre alternative opportune pour renverser la vapeur… et espérer voter utile !
Pour tenter d’y voir plus clair dans l’organisation compliquée à souhait du Parlement bruxellois et de notre système, nous avons rencontré Els Ampe qui, désabusée par la politisation à l’extrême de nos instances et par le manque d’ambition de son ancien parti - l’open VLD qu’elle a quitté l’an dernier après avoir critiqué le mode de scrutin peu démocratique de l’élection du nouveau président –, a créé en décembre dernier sa propre structure qu’elle veut transparente, libre et au service du citoyen.
Son objectif est clair et précis, faire résonner des voix indépendantes dans chaque parlement : « Les gens en ont assez des partis au pouvoir qui tournent en rond. Ils ne veulent pas non plus d’une contestation aveugle et non-constructive. C’est pourquoi nous avons créé « voor U », un mouvement politique pour le bien des citoyens et non pour l’intérêt d’un parti ! »
C’est donc avec quelques anciens membres déçus, comme elle, de l’Open VLD et d’autres de la LDD et des partis citoyens Vista, Freedom, Volksliga, L99, qu’elle s’est lancée avec détermination dans ce nouveau combat. « voor U » présentera donc des listes complètes composées de 406 candidats qui seront liés par une profonde profession de foi et un code de conduite en 12 principes, avec un accent tout particulier sur la démocratie, l’éthique et l’économie.
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Si elle-même sortira de sa zone de confort pour se présenter en tête de liste à la Chambre dans le Brabant flamand, c’est Ava Basiri qui emmènera ses troupes à Bruxelles, secondée par Fréderic Convent, expert en économie et, par ailleurs, trésorier du nouveau parti : « Nous sommes la clé d’un virage à droite intelligent pour les francophones à Bruxelles. Il faut cesser le massacre, faire obstacle à tous ceux qui ont plongé Bruxelles dans le chaos, l’immobilisme et les dettes pharaoniques. Pour cela, la solution n’est pas dans les extrêmes qui n’ont pas l’expérience du pouvoir mais bien dans notre formation comme alternative positive pour redonner confiance à l’électeur. Pour nous, une réforme de la société doit passer par une réduction de l’influence de l’Etat. »
Un positionnement dicté par la présidente Els Ampe qui tire les leçons de ses trois législatures dans un parti traditionnel : « Le libéralisme de l’Open VLD évoluait de plus en plus à gauche et j’ai fini par me rendre compte qu’à l’intérieur d’un parti devenu trop conformiste, il était impossible de faire bouger les choses. Comme la situation est catastrophique de manière générale (ndlr : une dette de près de 600 milliards d’euros !), il faut fondamentalement revoir les perspectives et les objectifs en réduisant drastiquement l’interventionnisme galopant de l’Etat… c’est en ce sens que j’ai voulu orienter « voor U ».
Et elle ne manque pas d’arguments : « Nous avons en tout 56 ministres qui ont, pour la plupart, des cabinets composés d’une quarantaine de collaborateurs « fonctionnarisés »… c’est beaucoup trop ! La situation budgétaire est également préoccupante à tous les niveaux. Bruxelles est évidemment pointée du doigt mais la Flandre n’est pas en reste. Sur un budget de 60 milliards, Anvers affiche une dette de près de la moitié et ponctionne 1,4 milliards par an au début de son exercice rien que pour la politique « gauchisante » de Bart De Wever. J’ai critiqué le PS à Bruxelles pendant toutes ces dernières années et je me rends compte aujourd’hui que la N-VA fait la même chose en Flandre, alors que nous devrions nous serrer la ceinture à tous les niveaux ! »
Elle regrette également les dépenses inutiles ou démesurées (voire pharaoniques !) à Kanal ou au Musée de la Bière, relève dans le même élan les successives cartes rouges de la Cour des Comptes concernant les chiffres de la Région bruxelloise, la baisse de crédibilité par l’agence Standard & Poors ou encore la gouvernance chaotique de l’intercommunale Vivaqua… On vous en passe et des meilleures !
Le bilan n’est effectivement pas rose mais les ambitions n’en sont que plus affirmées : « Malgré un certain dénigrement des autres partis et de la presse en général (ndlr : pas de PAN !), je remarque que nous faisons peur aux formations traditionnelles car nous avons des valeurs, un projet et que nous ne sommes pas à vendre ! Nous visons 7% des suffrages à la Chambre en Flandre et si nous pouvions atteindre 2 ou 3 sièges à Bruxelles, cela serait une énorme victoire pour nous et un grand pas en avant pour l’avenir de la capitale. »
La situation est déprimante, la critique virulente et la profession de foi n’en est que plus légitime et méritante, l’occasion se présente peut-être de faire les choses vite et bien… pour une fois !