Samedi 17 février, la violence a éclaté autour de l’Opéra, un centre où s’organisent des événements à La Haye. Des opposants au régime érythréen de la Brigade Nhamedu présente dans le monde entier sont venus se bagarrer lors d’un rassemblement d’Erythréens pro-gouvernementaux. Des appels à la violence avaient circulé avant le rassemblement. Selon la radio-télédiffusion publique néerlandaise (NOS), qui a rapporté un bilan du ministère public, quinze policiers ont été blessés. Les émeutiers se comptaient par centaines et ont jeté des pierres et incendié des véhicules et un car.
Des troubles avaient déjà éclatés lors de rassemblements d’Érythréens ailleurs. En septembre de l’an dernier, plus de 140 personnes ont été blessées à Tel Aviv lorsque partisans du régime et opposants se sont affrontés et s’en sont pris aux forces de l’ordre. En juillet dernier, à Giessen (Allemagne), 22 policiers ont été blessés lorsque des opposants ont tenté de perturber un festival de l’Érythrée qu’ils jugeaient être sponsorisé par le régime dictatorial.
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L’Érythrée est l’un des pays les moins libres du monde, a rappelé la NOS. Ce pays d’Afrique de l’Est a le même président, le marxiste Isaias Afewerki, depuis 1993. Il n’y a pas eu d’élections depuis lors. Un parti unique, le Front populaire pour la démocratie et la justice (PFDJ), est au pouvoir et aucune opposition n’est tolérée. Le pays est impliqué dans des conflits frontaliers et ses soldats sont soumis à une conscription de parfois 10 ans et plus.
Les jeunes Erythréens qui le peuvent s’enfuient, de préférence vers l’Europe, où une politique d’asile naïve nous met, commente Jurgen Ceder dans ‘t Pallieterke, dans l’embarras avec à la fois ceux qui prétendent fuir le régime et ceux qui le soutiennent et s’y mêlent. Parmi ces réfugiés, il y a beaucoup d’habitants de la zone frontalière, apparentés à ceux du Tigré en Éthiopie. Une guerre sanglante qui s’apparente à un nettoyage ethnique s’y déroule depuis des années. Alors que la presse est obnubilée par la guerre à Gaza, ajoute Ceder, 600 000 personnes seraient déjà mortes, selon des chercheurs de l’UGent, dans ce conflit oublié aux confins de l’Erythrée au cours des trois dernières années.
Qu’avons-nous fait à ces gens ? Ne débitons pas des balivernes, conclut Ceder. Beaucoup de jeunes immigrés n’ont nul besoin d’un motif quelconque pour vouer leur haine à notre société.