Il est assez naturel que Kinshasa entende diversifier ses partenaires. Par ailleurs, à l’échelle mondiale, l’Asie prend de l’importance. Bruxelles, capitale belge et européenne, tarde à comprendre cette concurrence ; d’autant que l’addiction à la moraline ne convainc pas la Terre entière, loin de là. Nos petits hommes gris y font dorénavant figure de martiens, voire de mièvres adolescents attardés. Et puisque le capitalisme de connivence a abouti à une uniformisation des politiques d’entreprises, dans la ligne du politiquement correct gouvernemental et administratif, leur présence s’est graduellement réduite sur le sol africain. L’échec récurrent dans la joie et la bonne humeur.
Les banques belges, entre autres, jouent un rôle pernicieux : chargées par les États européens défaillants d’assumer elles-mêmes le contrôle d’activités pénales (blanchiment, drogue et terrorisme), celles-ci se surprotègent en lâchant leurs clients opérant au Congo, tous réputés suspects a priori aux yeux de pusillanimes employés de bureau sans horizon. De ce fait, une PME belge, par exemple, se voit interdire de facto toute coopération congolaise. C’est une colossale ineptie ! Aux antipodes des petits hommes gris de la bureaucratie bleue du Berlaymont, l’empire jaune soutient ses entreprises, y compris en prenant leur défense face à des autorités congolaises tentées de jouer au prédateur. Or, les Chinois sont très actifs.
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À l’instar de la Russie qui a lancé un forum annuel concernant l’Afrique, la Chine en organise un tout spécialement consacré au Congo et invite les principales autorités congolaises concernées à Pékin (Beijing, disent les initiés), du 2 au 3 septembre. Fatshi y sera présent, en qualité d’invité d’honneur naturellement en tant que Président de la République. Pékin a veillé à ce que la RDC soit largement présentée aux acteurs économiques chinois. Il est prévu que dès la cérémonie d’ouverture, Joe Dumbi, Conseiller Spécial du Chef de l’État en charge des ressources extérieures, et Julien Paluku, Ministre du Commerce extérieur, prononceront chacun un « mot de co-lancement », suivi par le Chinois Wang Wentao, Ministre du Commerce pour un troisième « mot de co-lancement ». Chacun sera à la tribune.
Y interviendra aussi Jean-Pierre Bemba, Vice-Premier ministre et ministre des Transports, Voies de Communication et Désenclavement. Et enfin auront voix au chapitre, des représentants d’administrations: l’autorité de régulation et de contrôle des assurances, et son alter-ego visant à imposer des sous-traitants locaux aux investisseurs étrangers. En plus, les gouverneurs de deux provinces sont annoncés : le Haut-Katanga et le Lualaba. Il va sans dire que la diplomatie chinoise a réservé au Chef de l’État, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, l’honneur de prononcer le « mot d’orientation » des travaux de la séance plénière.
L’un des objectifs poursuivis est la constitution au Congo de zones franches selon le modèle des ZES chinoises (Zone Économique Spéciale), la sinisation de l’investissement. Parmi les intervenants à ce sujet, l’on observera la présence d’un spécialiste en ce domaine de collaboration entre la Chine et le pays, Antoine Ghonda qui fut ministre à l’époque de Joseph Kabila. Antoine Ghonda interviendra à Pékin au titre d’expert-facilitateur quant aux perspectives d’implantation en RDC. Naturellement, la FEC (Fédération des Entreprises Congolaises) ne manquera pas l’occasion ni la RAWBANK.
Bref, deux méthodes : à choisir entre les moralistes castrateurs de Bruxelles où la dynamique d’investissement orchestrée avec détermination par Pékin, seul Bisounours se croit malin. Peut-être est-il venu ce moment où les meilleurs entrepreneurs devront choisir de se libérer du carcan liberticide européen.