Retour aux affaires chez les Uyttendaele où un seul adage s’applique :
« jamais si bien servis que par nous-mêmes ». Dans la famille Super U, on choisit d’abord Nathalie.
C’est logiquement la praticienne « in house » du droit de la famille qui est montée la première au créneau pour publiciser le bazar judiciaire destiné à défrayer la chronique : l’affaire Jane Benzaquen. Cette belgo-marocaine d’origine juive cherche à faire admettre qu’elle est la fille du roi marocain Hassan II. Elle le clame depuis 20 ans. Un dossier en or, une bonne pioche pour le cabinet unifamilial uni comme pas trois. Et peut-être même de bonnes cartes en main puisque le tribunal du brabant wallon a dû concéder dans ses préliminaires que la dame, née vers 1954, dispose d’un ADN qui n’est ni celui de son père officiel, ni celui d’un européen de souche, ni même juif (cela, selon la presse marocaine qui n’est pas toujours à une approximation prête car comment prétendre cela ?).
Elle a vécu en Israël dès ses 18 ans. Selon la communication officielle des robins, la plaignante voulait juste savoir quelle était sa place. Les U-lawyers vont donc l’aider à la trouver. L’argument massue de Me Nathalie Uyttendaele laisse pourtant pantois : « personne au monde ne poursuivrait une famille royale en justice s’il n’était pas absolument certain que la vérité est avec lui ». Le livre saint de sa cliente n’est pas en reste : « quand j’ai vu la photo d’Hassan II, j’ai réalisé qu’il me ressemblait ». La défense, pas toujours univoque, a soutenu qu’elle ne demanderait pas d’argent. Pourtant il serait aussi question d’une compensation plaidable de l’ordre de 15 millions d’euros (dont à déduire les honoraires d’avocats de la U-team).
La succession du roi décédé en 1999 porterait sur plus de 4 milliards d’euros. Stanislas Eskénazi, le trublion déjà vu ailleurs en pub-TV comme acteur-avocat de l’ambassade du Maroc, est entré dans la bagarre. À sa façon : « on est d’abord venu toquer à la porte de l’ambassadeur. On veut du pognon ! ».
La famille avait envoyé Marc Uyttendaele en estafette pour solliciter un
« discret » règlement amiable, « qui n’embarrasserait pas le Maroc ».
Il n’avait pas craint non plus de faire état d’un père biologique engagé par le représentant du royaume chérifien et même d’un faux acte de mariage. Le puncheur Eskénazi, bien connu pour n’avoir peur de rien ni de personne et donc pas du constitutionaliste, a sauté sur l’occasion : cette manière de faire « ressemble très fort à de l’extorsion de fonds ».
Avant de pondre en seconde salve une plainte pour fausse domiciliation de la demanderesse à Waterloo (il faut être domicilié en Belgique pour une action en reconnaissance de paternité). Les U-Men ne pouvant laisser passer, ils ont cette fois envoyé fiston Julien au feu pour défénestrer le méchant Eskénazi : « pourquoi ces interventions médiatiques du Royaume du Maroc, qui n’est pas même la famille royale » ? Avant un grand méchoui de fraternisation ? On dit que le barreau est une grande famille ... ▄