D’un point de vue éthique, faut-il payer par l’« échange » la libération des otages détenus en Iran ? Tel est à tout le moins, sous couvert « diplomatique », l’option politique choisie par la Belgique. La Cour constitutionnelle a rejeté vendredi 4 mars le recours en annulation introduit contre le traité belgo-iranien de transfèrement de personnes condamnées. Si cet arrêt ouvre la porte à un retour du travailleur humanitaire Olivier Vandecasteele en Belgique, la méthode suscite toutefois le malaise. Dans un Etat de droit, la compromission est effectivement questionnable. Eteindre une revendication politique par l’« échange », c’est assumer la faiblesse de notre appareil étatique face à la mouvance terroriste. Si la nuance sémantique lisse le trait, elle ne minimise pas le constat d’une décision peu valeureuse qui alimente la stratégie de la peur des mollahs. Car il ne faut pas se faire d’illusions : nourrir le crocodile le rend plus gourmand. C’est une prise de risque terroriste. Le message envoyé au régime iranien est clair : vous pouvez venir semer la terreur en Europe et vous vous en sortirez par la voie du compromis politique.
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