Le nucléaire et la presse : « Je t’aime, moi non plus ! »

L'idée du titre mythique de Gainsbourg vient d'une phrase de l'artiste Salvador Dalí à qui on demanda un jour ce qui le différenciait de Picasso. Il répondit « Picasso est espagnol, moi aussi. Picasso est un génie, moi aussi. Picasso est communiste, moi non plus ». Amants terribles, force est de constater que la presse et l’opinion publique est un couple infernal ! Le discours médiatique est non seulement un reflet, mais aussi un producteur d’avis, amplifiant la perception sociale sur un sujet. Les débats autour du nucléaire ne font pas exception en la matière. Mais, du fait de la technicité du sujet, l’information des citoyens, tout comme le rôle de contre-pouvoir que la presse incarne, ou devrait incarner, trouve dans le nucléaire une dimension supplémentaire. Bourdes et désinformation alimentent la conversation citoyenne selon les tendances du moment, avec le soutien des partis Ecolo et Groen et des verts de « tous les partis ». Au grand damne de ceux-ci, avec la crise de l’énergie, une stratégie énergétique s’inscrit enfin à l’horizon du « long terme » : le nucléaire est considéré comme le moyen d'atteindre la neutralité carbone à l'horizon 2050. Un phénomène qui témoigne de la prépondérance des certitudes scientifiques et des discours techniques sur la légèreté du « prêt à penser ». Retour sur la consolidation d’une évidence, malgré des forces politico-médiatiques énergiques en présence.