La lente agonie de la presse sportive

Le sport n’a jamais connu autant de succès populaire, il n’a jamais autant passionné la population qu’aujourd’hui. Les audiences télé explosent, les stades sont pleins, les stars n’ont jamais été aussi grassement rétribuées, les réseaux sociaux débordent de commentaires, stupides ou intelligents, tous les gamins veulent se promener avec le maillot de leur club ou de leur idole. Paradoxalement, la presse écrite spécialisée dans le sport se meurt lentement mais sûrement. Le dernier numéro de Sport-Foot magazine vient de sortir de presse. Le passage du rythme hebdomadaire à mensuel n’a pas pu arrêter l’hémorragie de cette figure de la presse hebdomadaire malgré la puissance de Roularta, le groupe auquel le magazine appartenait. C’est loin d’être un cas unique. En France, France Football, mondialement connu parce qu’il est le créateur et l’organisateur du Ballon d’or, traditionnellement hebdomadaire et même un moment bihebdomadaire, n’est plus qu’un mensuel inséré gratuitement dans L’Equipe. Il ne doit sa survie artificielle qu’au fait que le titre doit subsister pour pérenniser le Ballon d’or.