Corruption au Parlement européen : D’un point de vue éthique, le repentir n’est-il pas un concept pervers ?

Suspecté de corruption, de blanchiment et de participation à une organisation criminelle, l’ancien eurodéputé S&D italien Pier Antonio Panzeri signe, en janvier 2023, un accord de repenti. Il permet à celui qui est en aveu de diminuer sa peine en échange d'informations permettant l'arrestation d'autres auteurs ou complices de faits criminels. C’est la deuxième fois dans l’histoire judiciaire belge, depuis la loi dite des « pentiti » (2018), que cette procédure aboutit à la signature d’un mémorandum. Dans les deux cas, il s’agit de dossiers mis en œuvre par le Parquet fédéral. La « dénonciation codifiée » promet ainsi d'ouvrir des perspectives nouvelles en termes de résolution d’affaires. La mesure ne fait pourtant pas que des émules. Dans le monde judiciaire, les avis restent partagés. Négocier une « absolution » et un aménagement de peine avec du « sang sur les mains », la repentance pénalement récompensée interroge d’un point de vue éthique. Testament moral ou repentir d’opportunité ? La fin justifie-t-elle le moyen ? Notre entretien avec Claude Bottamedi, sociologue et commissaire à la retraite. L’homme a travaillé de nombreuses années pour le fédéral et à l’internationale, notamment avec la direction anti-mafia italienne (DIA). Il affirme : « Quand on voit les montants engrangés, on ne terrassera pas, avec un repentir, le trafic de stups ou la corruption, comme on ne terrassera pas le dragon mafieux. Tout cela me semble bien illusoire »
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