Affaire Hadja Labib – Journalistes débauchés en politique : Des attrape-voix plus que des réussites ?

Le 15 juillet 2022, Hadja Lahbib devenait ministre des Affaires étrangères, des Affaires européennes, du Commerce extérieur et des Institutions culturelles fédérales au sein du gouvernement De Croo. Rien que cela ! L’ancienne présentatrice du JT de la RTBF, novice en politique, remplace Sophie Wilmès. C’est la « surprise du chef ». Une surprise qui ne manque pas de faire réagir tous azimuts. Si au sud du pays, la nouvelle ministre est perçue comme une icône de la multiculturalité, la presse flamande est plus acide : elle parle de « nomination pauvre ». Certains médias se questionnent aussi sur le fait qu’un ministre devrait être élu par le peuple et non « choisi ». D’autres poussent encore la réflexion : journalisme et politique font-ils bon ménage ? Olivier Maroy, Anne Delvaux, Florence Reuter, Frédérique Ries, ils sont plusieurs à être passés de journalistes « importants » à élus « parmi d'autres ». Ce transfuge est-il judicieux alors que, statistiquement, les journalistes et les politiques sont déjà les catégories professionnelles les moins « estimées » du grand public ? Moins d’un an après sa nomination, prise au piège d’une polémique d’une rare violence sur la délivrance de visas à une délégation iranienne, Hadja Lahbib vacille déjà sur son siège. « Journalistes débauchés par les partis : des gueules plus que des cerveaux ? », titrait en 2014 la RTBF. Force est de constater que la question se pose toujours avec vigueur en 2023. Chronique d’un aller sans retour …