La perspective de l’élection de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis affole les auto-proclamés leaders politiques et économiques du monde réunis à Davos, ainsi que les journalistes qui, pour l’immense majorité, le détestent. Que craignent-ils ?
Le bilan du premier mandat de Donald Trump est objectivement plutôt positif.
Économie florissante
Du point de vue économique, juste avant le Covid, l’Amérique, l’Europe et en fait le monde entier se portait plutôt bien, avec une croissance positive, une inflation basse, une énergie bon marché et des taux d’intérêts proches de zéro.
Aux États-Unis, en janvier 2020, le taux de chômage était historiquement bas, en particulier celui des populations noires (6%), traditionnellement plus important que celui des blancs (3%). Aspect moins connu de son action, Trump a aussi supprimé des milliers de normes réglementaires entravant la liberté d’entreprendre et la création d’emplois.
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Gestion du Covid sous l’emprise de Fauci
On ne peut lui reprocher d’avoir mal géré la crise du Covid où, pour l’essentiel, en se fiant à tort à son expertise, il a suivi les recommandations du Dr Fauci, proche des Démocrates, et dont aujourd’hui plus personne ne vante le bilan. Un des angles d’attaque de Ron DeSantis, le gouverneur républicain de Floride qui a renoncé à poursuivre sa campagne, était précisément que Donald Trump s’était laissé trop influencer par Fauci et qu’il a encouragé les confinements (lockdowns) dont on sait aujourd’hui qu’ils n’ont servi rien, sinon à ruiner et endetter ceux auxquels ils ont été imposés par la désinformation et la force.
C’est grâce à Trump qu’un vaccin a pu être développé aussi rapidement, avec l’opération Warp Speed, massivement financée par son administration, vaccin dont la découverte a été annoncée quelques jours seulement après l’élection de 2020, Pfizer ne voulant pas que cette découverte puisse être portée à son crédit et contribuer ainsi à le faire réélire. Que désormais l’efficacité de ce produit, qui n’est pas vraiment un vaccin, soit contestée, ne change rien au fait qu’à l’époque, il a suscité un immense espoir.
Respect des libertés et Russiagate
Donald Trump ne s’en est pris à aucune liberté publique. Contrairement à Obama qui, à plusieurs reprises, a utilisé l’Espionnage Act pour museler la presse et à Biden qui a imposé une censure impitoyable sur les réseaux sociaux, incompatible avec le premier amendement de la Constitution américaine, Trump a strictement respecté la liberté des médias. Ses détracteurs peuvent au moins admettre qu’il fut le président le plus critiqué, le plus vilipendé, le plus détesté depuis Richard Nixon et même depuis la Seconde guerre mondiale. Il a aussi été victime tout au long de son mandat de la fake news du Russiagate, une virulente campagne de désinformation massive orchestrée par le camp démocrate avec la complicité active et souvent malhonnête de la plupart des médias. Il en sort totalement blanchi mais, à cause du climat de soupçon permanent de collusion avec la Russie, il n’a pu mener la politique d’apaisement vis-à-vis de ce pays qu’il annonçait dans sa campagne et qui aurait peut-être permis d’éviter la guerre en Ukraine.
Brillante politique étrangère !
En politique étrangère, c’est le seul président américain depuis la Seconde guerre mondiale qui n’a pas déclenché un nouveau conflit majeur. Sous son mandat, la Russie n’a pas attaqué l’Ukraine, le Hamas ne s’en est pas pris à Israël, l’Iran n’a pas provoqué de crise majeure. Avec les Accords d’Abraham, une paix historique semblait pour la première fois possible entre Israël et les principaux Etats du Golfe persique. En Syrie, lorsque le régime Assad a été accusé d’avoir utilisé des armes chimiques, Trump a lancé une série de frappes, ce que ni Obama, ni Hollande n’avaient osé faire. Certes, Trump avait exigé de ses alliés de l’OTAN qu’ils augmentent leur participation financière à la défense commune, mais n’était-ce pas là la moindre des choses de demander à des pays européens qui confient un peu trop facilement leur défense au parapluie américain de contribuer de façon significative à leur propre défense ? C’est particulièrement vrai pour la Belgique dont les dépenses militaires avoisinent seulement 1 % du PIB.
Trump a également entamé une confrontation économique commerciale salutaire avec la Chine, avec laquelle l’Europe et les USA ont chacun un déficit commercial de plus d’un milliard de dollars par jour. Son engagement pour la défense de Taiwan était sincère et crédible. A tous points de vue, à commencer par le fiasco du retrait d’Afghanistan, le bilan de Biden est désastreux par comparaison.
La Russie est définitivement hostile à l’Occident et durablement alliée à la Chine. Biden a réussi à provoquer l’union des deux puissances nucléaires, alors que, depuis Nixon et Kissinger, la politique américaine de triangulation visait que ces deux puissances ne soient jamais alliées contre les Etats-Unis !
Biden est aussi en partie responsable de la poussée d’inflation au niveau mondial, avec un budget américain en déficit abyssal et dont la crédibilité repose sur le fait que le dollar est toujours et de loin la monnaie de réserve au niveau mondial.
République bananière et caricature de justice
Trump est traité par le camp démocrate comme un opposant le serait dans une république bananière. Aucune des procédures judiciaires entamées contre lui ne tient la route. Aucune ne l’aurait été s’il n’était à nouveau candidat ! Aucune ne l’a été avant qu’il n’annonce sa candidature ! Elles sont menées par des procureurs démocrates, dans des villes démocrates, avec des juges démocrates et des jurys démocrates. C’est une caricature de justice ! Comme cela ne suffisait pas à le déstabiliser, dans deux Etats, le Colorado et le Maine, des officiels démocrates en charge des élections ont décidé que l’ancien président n’avait pas le droit de se présenter aux primaires républicaines. N’importe quel gouvernement qui agirait de cette façon dans le monde serait accusé de vouloir entraver l’élection, mais contre Donald Trump, tous les coups sont permis !
Ecart entre Twitter et la politique menée
Durant son premier mandat, il y avait un écart considérable entre ce qu’il écrivait sur twitter, qui était parfois vulgaire et provocateur, et la politique qu’il menait réellement, bien plus réfléchie. Contrairement à ce qu’on lit désormais régulièrement dans les journaux, il n’y a donc aucun risque qu’il devienne un dictateur au cours de son second mandat. Le système de check and balance américain ne le permettrait pas si d’aventure il le voulait. Il pourrait d’ailleurs paraphraser de Gaulle : Pourquoi voulez-vous qu’à 67 ans, j’entame une carrière de dictateur, sauf que Trump en aurait dix de plus.
État profond hostile
Il est cependant clair que, de 2017 à 2020, il a cru pouvoir s’appuyer sur les agences américaines censées appliquer loyalement la politique déterminée par le gouvernement choisi par le peuple américain. Les bureaucraties très puissantes de ces agences lui sont violemment hostiles et ont saboté son action tout au long de son premier mandat. S’il était élu, il n’en serait probablement pas de même lors du second. Il cherchera probablement à appliquer son programme, au besoin en affrontant cet État profond, largement aux mains des Démocrates.
Reste à voir s’il peut être élu ! Comme ils le montrent avec la multiplication des procédures judiciaires (93 chefs d’accusation contre Trump, bien plus que contre Al Capone et les grands chef mafieux !) et les interdictions de se présenter à des primaires, les Démocrates sont prêts à tout pour ne pas laisser le peuple américain s’exprimer librement lors du scrutin de novembre. C’est précisément à cela que servent les élections dans les pays démocratiques. Aux Etats-Unis comme en Europe, les élites se méfient désormais du peuple et considèrent qu’il n’y a qu’une bonne façon de voter : pour les partis au centre du système qui partagent peu ou prou la même vision de la société, avec entre eux des différences souvent lilliputiennes.