Le vice-Premier ministre David Clarinval (MR) se retrouve au cœur d’une tempête médiatique. Il a recommandé sur X/ex Twitter de « lire d’urgence » Transmania, une enquête réalisée par Dora Moutot et Marguerite Stern. Trans par-ci, trans par-là, l’ouvrage interroge sur les dérives de l’idéologie. Et la levée de bouclier rouge/vert du transgenrisme subventionné ne s’est pas fait attendre !
« Homme enceint », « non-binaire », « iel », « changer de sexe », « naître dans le mauvais corps », ces termes envahissent notre quotidien. Le lobby transgenre s’infiltre partout : écoles, entreprises, compétitions sportives, institutions administratives, textes législatifs, avec en toile de fond un projet politique. Les auteures mettent courageusement le doigt là où cela fait mal et pose les bonnes questions, avec intelligence et efficacité. Et pourtant, « il y a des lignes rouges. Des conseils de lecture transphobe ou la tenue de propos racistes sont intolérables, à fortiori venant de Ministres. Normaliser ces propos au MR contribue à répandre la transphobie et le racisme », dégoupille l’écolo Saskia Bricmont. « Un livre transphobe », titre La DH, un « livre promu par l’extrême droite », insiste la RTBF. Le livre est aussi qualifié de « haineux » dans une tribune aux 800 signataires (toutes de gauche) publiée dans Politis.
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Le droit à la critique
Depuis le 11 avril dernier, jour de la publication de Transmania (aux éditions Magnus), la lutte fait rage. L’ouvrage est dénoncé avec force par les associations LGBT+ - à coups de pétitions - qui l’accusent de véhiculer un discours transphobe décomplexé, ce qui vaut à Dora Moutot et Marguerite Stern une plainte de la part de l’association SOS Homophobie. « Le livre est devenu en France un symbole d’extrême droite », commente le sociologue David Paternotte, spécialiste des questions de genre à l’ULB. Il est beau le libre-examen ! Les auteures dénoncent une censure. Alors qu’elles sont accusées d’être des Terf (NDLR : des Trans-exclusionary radical feminist ), elles revendiquent leur droit à la critique.
Une police de la lecture
Pour Jean-François Cannoot, coordinateur général de la Rainbow House, « ce conseil en lecture est problématique car il émane d’un responsable politique ».
Tout d’abord, le MR a voté la loi transgenre et travaille sur cette question depuis de nombreuses années. Ensuite, depuis quand conseiller un ouvrage pour se faire une opinion est-il outrageant ? Depuis quand se questionner est-il devenu indigne ? La gauche serait-elle de facto détentrice de la juste pensée universelle ? « Il n’y a que sous le régime nazi que des livres étaient interdits. C’est l’opinion de David Clarinval qui a tout à fait la liberté de pouvoir à la fois lire ce livre et le recommander s’il le souhaite », dénonce, en soutien à David Clarinval, Georges-Louis Bouchez.
En attendant, Transmania est numéro 1 des ventes sur Amazon et en rupture de stock dans les meilleurs librairies. Sur Amazon 85% des lecteurs ont mis une note de 5/5. Il y a donc bien un public intéressé à l’analyse. Fin de la démonstration.