Il a fallu plusieurs mois pour qu’on apprenne qu’en mai dernier, la police française avait arrêté et un juge anti-terroriste avait inculpé deux personnes pour « association de malfaiteurs terroriste criminelle ». Ces personnes sont accusées d’être commanditées par le régime islamique iranien pour assassiner en France des personnes juives.
De tels faits étaient déjà arrivés au cours des années précédentes, avec la seule nuance que les victimes désignées étaient des membres de l’opposition iranienne en France.
Cette affaire confirme, si c’était nécessaire, que l’Iran pratique le « terrorisme d’Etat », y compris sur le sol européen.
Il y a une bonne dizaine d’années, un président américain affirmait déjà que l’Iran faisait partie de « l’axe du mal », avec, notamment, la Corée du Nord.
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Depuis lors, la confirmation de ce terrorisme d’Etat est quasi permanente.
C’est l’Iran qui finance et organise militairement l’activité du Hesbollah, qui a transformé le Liban, Etat pacifique qui était un modèle d’entente entre les communautés, en un pays ruiné et dont l’armée ne peut rien contre les milices chiites.
C’est aussi l’Iran qui est le principal commanditaire, et responsable des livraisons d’armes, à l’organisation terroriste Hamas à Gaza.
Et c’est aussi l’Imam chiite qui, au nom de l’islam, pourtant minoritaire au Yemen, aide les milices Houthi à entraver la navigation internationale en mer Rouge.
Ennemi déclaré de l’Occident, et de notre civilisation de liberté, il intègre bien sûr les Brics, coalition de dictateurs qui voudraient – sans trop en avoir les moyens – modifier en leur faveur le système financier international.
Surtout, c’est un Etat dictatorial sordide, défenseur, surtout envers les femmes, d’un régime religieux intransigeant.
Et c’est, enfin, un régime potentiellement dangereux pour le monde entier, puisqu’il cherche depuis des années à acquérir l’arme nucléaire.
Des sanctions financières et autres frappent ce pays depuis longtemps, et, comme pratiquement toujours, c’est sans aucun succès. Cela appauvrit la population, mais ne change pas grand-chose à la capacité de nuisance de cet Etat.
Ce qui est surprenant, c’est, hormis ces sanctions, le manque quasi total de réaction des Etats européens, et même, dans une moindre mesure, des Etats-Unis.
Les mouvements féministes d’Europe, souvent très actifs pour lutter, d’ailleurs justement, contre la moindre discrimination au préjudice des femmes, chez nous, sont malheureusement, pour la plupart, totalement muets lorsqu’il s’agit des femmes iraniennes qui se font arrêter, emprisonner pour de longues années, voire exécuter par le régime des Mollahs.
Les Etats européens se montrent extrêmement passifs dès qu’il s’agit de l’Iran. C’est même le cas pour l’affaire évoquée ici : l’arrestation des terroristes pro-iraniens en France date du mois de mai, et il a fallu une investigation du site Mediapart pour qu’elle soit enfin divulguée, sans indication des noms des personnes arrêtées, quatre mois plus tard. Pourquoi n’ose-t-on pas révéler ce que fait l’Iran ?
En Belgique, on rappellera que la Ministre des Affaires étrangères Hadja LAHBIB avait scandaleusement décerné un visa au maire de Téhéran, connu pour sa cruauté envers les opposants. Cela ne l’a pas empêchée de conserver son portefeuille de ministre des Affaires étrangères, et d’être proposée comme Commissaire européenne par la Belgique ...
Aucune sanction n’a été prise contre l’Iran lorsqu’on a révélé les violations systématiques des droits humains dans ce pays, depuis 20 ans. Et rien non plus n’a été décidé contre ce pays pratiquant le terrorisme d’Etat lorsque ses alliés du Hamas ont organisé le pogrom du 7 octobre dernier en territoire israélien.
Cet Etat est réellement le plus dangereux du monde et il est traité comme s’il s’agissait d’un pays « normal ». Lorsque son président est mort dans un étrange accident d’hélicoptère, il y a quelques semaines, le gouvernement belge, comme la plupart des autres, a cru devoir exprimer des condoléances pour la mort de ce qui n’était qu’un vulgaire assassin.
Usage diplomatique très hypocrite, ou réelle volonté de ménager un pouvoir qu’il faudrait traiter pour ce qu’il est : un ennemi ?