On se souvient qu’en 2020, il avait été élu sur un seul argument : éviter un second mandat de Donald Trump.
Les électeurs l’auront suivi, de justesse, mais la très médiocre performance de Biden au cours de son premier mandat les a dissuadés de suivre le même chemin en 2024, et cette fois Trump a gagné.
Certes, Biden n’était plus en état, sans doute depuis longtemps, de mener campagne, ni même d’encore assumer ses fonctions. Mais précisément, en tardant de manière démesurée à accepter cette situation, qui ne lui est évidemment pas imputable, il a empêché le camp démocrate de trouver un bon candidat ou une bonne candidate pour tenter de lui succéder, et le parti bleu a dû se contenter de Kamala Harris, peu représentative, et très peu active pendant son mandat de vice-présidente. Tout cela a amené les démocrates à une très lourde défaite en novembre dernier.
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Cette défaite n’est toutefois pas la seule de Joe Biden
Sur le plan international, Biden a maintenu la position d’Obama, qui avait abandonné la Syrie à son tyran, Assad et aux Russes. Quelques années de misère et de torture de plus dans cet Etat sanguinaire, sans doute pour déboucher sur un nouvel Etat islamiste aujourd’hui …
Mais surtout, on ne pourra jamais pardonner à Biden la date du 31 août 2021, le jour où il a annoncé avec un triomphalisme misérable, que « les Etats-Unis ont mis fin à 20 ans de guerre en Afghanistan ».
Il faut quand même rappeler que la fin de cette guerre a constitué une déroute totale des forces américaines présentes dans ce pays. La seule chose que Biden a pu prétendre avoir réussi, et encore avec beaucoup de nuances, c’est le rapatriement de ses soldats, et d’une partie de ses partisans afghans tout en abandonnant aux Talibans de très nombreuses armes américaines.
Les images de cette retraite qui était en réalité une déroute, ont dû l’accompagner pendant tout le reste de son mandat. Il a dû se résoudre à une véritable humiliation des Etats-Unis et de l’Occident, face au pire des ennemis : des islamistes particulièrement arriérés et cruels.
La situation des femmes, en particulier, y est la pire de celle de tous les pays du monde entier aujourd’hui.
Il en est ainsi parce que Biden les a abandonnées à leur triste sort de soumission aux règles islamistes extrêmement rigides introduites par ceux qu’il a laissé prendre le pouvoir à Kaboul.
Il était particulièrement difficile dans ces conditions pour une femme, Kamala Harris, de tenter de défendre l’administration Biden, dont elle faisait partie, et de se prétendre la défenseuse des femmes.
Et on peut douter qu’un Etat quelconque puisse encore accorder quelque crédit à une protection promise par les Etats-Unis de Biden.
Il est difficile de pardonner à celui qui fait la guerre, mais il est tout à fait impossible de trouver des excuses à celui qui la perd. Surtout lorsqu’on dirige le pays le plus puissant au monde et qu’on a fait preuve d’un manque total de stratégie.
Heureusement, dans un autre domaine, il s’est avéré moins médiocre. Après l’ignoble quorum du 7 octobre, Biden a suivi la politique américaine classique, qui est de défendre les intérêts d’Israël, la seule démocratie du Moyen-Orient, et le seul pays de la région qui, notamment, respecte la liberté religieuse, en ce compris pour les musulmans. Il a continué à fournir des armes à l’Etat hébreu et n’a pas suivi la gauche de son parti qui voulait le pousser à abandonner son allié.
Mais là encore, tout se termine en une véritable humiliation pour le président déchu. Le monde entier attendait un cessez le feu à Gaza. Tous les efforts de l’administration Biden pour y aboutir se sont révélés vains, et il a suffi que son successeur s’en mêle, avant même son accession officielle au pouvoir, pour qu’une trêve, certes précaire et fragile, soit enfin décidée et entre en vigueur au moment même de l’intronisation de Donald Trump.
Tout cela, sans doute, parce que, même lorsque sa politique n’est pas trop mauvaise, son administration a toujours donné une impression de faiblesse à ses ennemis comme à ses alliés. On ne peut réussir un grand dessein si l’on ne précise pas clairement ses objectifs.
Sur le plan interne, ce n’est pas beaucoup mieux. Il incarne ce centre gauche américain qui, comme en Europe, veille à protéger les intérêts de quelques clans : les administrations et leurs fonctionnaires, les grandes sociétés industrielles, les syndicats … Tout cela au prix d’un endettement massif et d’impôts qui ne cessent d’augmenter …
Triste bilan pour un président qui se révèle finalement celui d’une transition entre deux mandats de Trump. Quatre années qu’il vaut mieux oublier …