Les Verts ont payé le prix de l’obscurantisme et de la désinformation.
Le nouveau parti portugais Chega fait ses débuts à Strasbourg. Ce nouveau parti est le symbole de son nom en portugais : « ça suffit ».
Macron a nié la réalité de la droite française
C’est aussi le message clair qu’a reçu Emmanuel Macron, au point qu’il a décidé de dissoudre l’assemblée française sans même attendre la clôture des sièges en Italie (même si, en principe, les résultats ne peuvent être donnés que lorsque tous les sièges ont été clos). La victoire de la droite avec un total de près de 40 % — sans compter Les Républicains — est un tremblement de terre, mais un séisme que l’on prévoyait depuis des années. Une majorité de Français a dit « ça suffit » à un président de la République qui s’est comporté comme une girouette dans nombre de ses politiques : pensez-vous que les Français ont oublié qu’il a fermé la centrale nucléaire de Fessenheim alors que l’agence de sûreté avait donné son feu vert à une prolongation, ou qu’il a arrêté le projet de réacteur rapide Astrid sans même en avertir son partenaire japonais ? Et maintenant, il se présente comme le sauveur de l’énergie nucléaire européenne.
Emmanuel Macron a été élu deux fois grâce au « cordon sanitaire » autour de Marine Le Pen. Mais elle a habilement mis en avant un jeune homme de 28 ans qui est poli, calme et éloquent. Il convient toutefois de noter qu’il peut s’agir d’une manœuvre machiavélique, car — si le RN, avec le soutien d’autres personnes extérieures au parti, obtient une majorité parlementaire — remettre la France sur pied est une tâche herculéenne, d’autant plus que, dans un contexte de cohabitation, le président n’hésiterait pas à empêcher la majorité parlementaire de mettre en œuvre les changements annoncés il y a plusieurs dizaines d’années. Le système français à deux tours est manifestement obsolète.
Lisez votre journal numérique et accédez à tous nos articles réservés aux abonnés.
A PARTIR DE 6€/MOISSans engagement.
Abonnez-vousDéjà abonné ? Connectez-vous
Écolo paie sa doctrine de l’écologie punitive
Toujours sur le nucléaire, la défaite des écologistes belges francophones s’explique aussi par leur opposition idiote et passéiste à l’énergie scientifique. Pendant des années, les écologistes se sont pavanés à la télévision en débitant des mensonges sur cette énergie sans aucune contradiction, pour faire croire aux Wallons que les éoliennes et quelques panneaux solaires photovoltaïques sur les toits des maisons allaient remplacer l’énorme production d’électricité des centrales nucléaires. Souvenez-vous de Samuel Cogolati (non élu) le 29 septembre 2020 sur RTL, annonçant sans rire que la sortie du nucléaire n’aurait aucun impact sur la facture énergétique, alors que les données d’Eurostat montrent que le prix de l’électricité pour les ménages augmente linéairement avec le pourcentage d’électricité intermittente produite dans le pays. Deuxièmement, l’expert en droit international, poussé par le secteur de l’énergie, a délibérément ignoré les lois de la chimie en affirmant que les émissions de CO2 n’augmenteront pas si l’énergie nucléaire est remplacée par des combustibles fossiles. Comment Ecolo pouvait-il maintenir cette position plus longtemps ?
Jean-Marc Nollet, le coprésident du parti s’est plaint que le changement climatique n’ait pas été un thème de campagne. Pourtant, Fontaine-L’Évêque est en Belgique, pas sur Mars ! Il ne s’est pas rendu compte qu’ici aussi, les gens disaient « ça suffit » à son ingérence dans la sphère privée. N’a-t-il vraiment pas compris que les gens veulent vivre et vivre bien et que la peur d’une catastrophe calculée par certains modèles numériques ne fait plus peur ? « Chega » !
L’ignorance en matière d’énergie est dramatique en politique et il est grand temps qu’ils suivent un cours sur l’énergie s’ils veulent continuer à en parler. Vendredi avant les élections, lors d’un débat entre toutes les dirigeantes des partis francophones, tous, à l’exception évidemment de l’écologiste, se sont prononcées en faveur de l’énergie nucléaire, mais en précisant non pas l’énergie nucléaire du passé, mais le SMR. Ils ne connaissent rien à cette technologie, mais peu importe, il faut être moderne et abandonner le vieux nucléaire. Or, les SMR — que j’appelle de mes vœux — n’existent pas encore et il faudra des années pour les construire et surtout pour en vérifier l’économie, qui est loin d’être sûre.
Les défenseurs du nucléaires sont récompensés
Le 31 janvier 2023, une manifestation a eu lieu devant la centrale nucléaire de Tihange, car elle devait être fermée le soir même. Du côté francophone, la seule personnalité politique présente était Marie-Christine Marghem, qui a toujours défendu l’énergie nucléaire et le maintien de tous les réacteurs avec compétence et détermination. C’est là que j’ai rencontré et parlé pour la première fois avec Bart Dewever et Theo Franken ; ils étaient à Tihange pour dire aux écologistes « ça suffit » de détruire notre économie. Si on a sauvé le nucléaire belge, c’est grâce au MR, en particulier Madame Marghem et David Clarinval (récompensé par un bon résultat électoral) qui — avec le soutien de Georges-Louis Boucher — ont forcé les socialistes à abandonner leur position idéologique. Le 13 novembre 2021, Paul Magnette dit lui aussi « ça suffit » : « Le débat est clos, fermons les sept réacteurs ».
Tout comme les Français n’ont pas oublié la volte-face d’Emmanuel Macron, les Belges n’ont pas oublié le « en même temps » du président socialiste. On m’a dit que dans les familles autour de Huy, le mot d’ordre était tous en faveur du MR et tous contre les socialistes.
Changer l’UE en changeant le PPE
La saga nucléaire n’est qu’un des événements qui ont pénalisé la gauche en général et les Verts en particulier (avec une perte de 10 sièges en Allemagne). Dans bien d’autres domaines, les élections européennes ont dit « ça suffit ». Le véritable vainqueur des élections européennes étant le parti abstentionniste (51 %), il faut inverser cette tendance, car nous avons besoin de l’UE pour faire fonctionner notre marché intérieur. Mais nous avons besoin d’une autre UE pour changer la politique d’immigration, pour cesser d’imposer des choix éthiques avec lesquels la grande majorité des Européens n’est pas d’accord (imposition du genre et Wookisme), pour mettre fin à la frénésie législative et réglementaire. En bref, nous avons besoin d’une UE de liberté.
Il faut aussi changer son image néfaste et, qu’on le veuille ou non, cette image est celle d’Ursula von der Leyen. Si son parti, le PPE, n’a pas compris le message clair que les Européens ne veulent plus d’elle, il en paiera les conséquences dans cinq ans avec une poussée beaucoup plus forte des extrêmes. Ce n’est pas gagné d’avance, car le principal parti de Strasbourg se sent à l’aise dans cette situation et ne voudrait rien changer pour conserver sa position dominante. Le PPE ferait bien de retenir la leçon que les Français ont donnée à Emmanuel Macron en lui disant « ça suffit ».