Les esprits mal tournés imagineront que Grincheux veut tartiner sur le ‘Coït interrompu’, la méthode contraceptive recommandée par la Sainte Eglise Catholique dont on apprécie toujours les conseils expérimentés en matière de saines pratiques sexuelles conseillées par de véritables professionnels.

Mais ce n’est pas mon sujet. Je pense en fait à ces entrepreneurs qui, rattrapés par l’âge, doivent un beau jour jeter les gants, mettre un point final à ce qui fut la passion de leurs multiples vies aventureuses.

Se retirer à temps, c’est donc aussi le dilemme de ces capitaines d’industrie qui doivent un jour passer la main à des jeunes en qui ils n’ont qu’une confiance relative. Le pari est d’évidence affreusement risqué. Ces visionnaires le savent très bien mais l’âge est là et les forces déclinent alors que la meute des jeunes loups aiguise ses crocs acérés pour dévorer le Pacha fatigué.

Il faut un jour éteindre la lumière pour la dernière fois, fermer la porte d’un bureau bien-aimé, pleurer à chaudes larmes, rentrer chez soi pour retrouver le royaume d’une épouse émancipée, soudainement devenue sarcastique, voire méprisante.

La veille, vous étiez un patron dont on écoutait religieusement les avis éclairés. Le lendemain, vous n’êtes plus qu’un retraité avec mission délicate de surtout vous taire en écrivant éventuellement vos mémoires superflues. La retraite, c’est la petite mort en attendant l’autre, le plus tard possible (?), mais sans exagérer tout de même.

On ne peut pas être et avoir été…

Jean-Luc Lagardère regarde Arnaud, son fils unique, massacrer son empire. Les Bettencourt se sont entretués chez L’Oréal. Les Bloch-Dassault se détestaient de père en fils. On suivra avec intérêt les montages complexes de Bernard Arnault pour garantir le contrôle familial dans LVMH ou encore l’avenir des Grandes Fondations Américaines de ces milliardaires qui polissent fiscalement une image amusante de généreux bienfaiteurs de leur humanité chérie.

Winston Churchill soutenait qu’un communiste de 20 ans avait du cœur alors qu’à 50 ans ce même communiste n’aurait pas eu de cerveau. L’expérience vécue nous prouve souvent le contraire. Être de gauche à 20 ans c’est la garantie absolue de ne certainement jamais faire carrière dans notre magnifique monde global néo-libéral. Un véritable casse-gueule garanti sur facture à moins de vous appeler Jean-Baptiste Doumeng, agent de l’étranger.

Devenir de gauche à 50 ans pourrait alors n’être que le fruit amer d’une expérience de vie pleinement remplie qui ne démontrerait pourtant que l’inutilité de vos efforts démesurés pour tenter d’y changer quelque chose.La vie n’a pas plus de sens que celui que, jeune encore, vous pensiez naïvement pouvoir lui donner.

Durant ce début d’été pluvieux, consolez-vous donc en regardant la victoire de Charles Leclerc sur Ferrari à Monaco, la finale gagnée par le Real de Madrid contre Dortmund à Wembley, Roland Garros sous la pluie, le prochain Wimbledon après l’échauffement du Queens, le Tour de France en juillet, bientôt les redoutables Jeux Olympiques de Paris.

Un agenda surchargé pour un bon démocrate belge qui est obligatoirement allé voter dimanche dernier pour choisir entre la Peste Brune qui menace l’Europe et le Choléra de Sainte Ursula, patronne du miraculeux vaccin ‘ARNm’ de chez Pfizer-BioNTech-Moderna. Il ne fallait surtout pas rater ce rendez-vous mondain électoral qui ne sert à rien à part  vous permettre de rencontrer distraitement dans la file d’attente devant les urnes une masse de concitoyens abrutis que vous ne fréquenteriez jamais autrement.

N’étant ni optimiste, ni pessimiste, simplement tragique, je vous aurais conseillé le bulletin blanc qui convient parfaitement à ceux qui n’ont plus la moindre illusion sur l’avenir d’un monde auquel ils ne comprennent plus rien même s’ils s’en étaient sagement retirés à temps.

Il est trop tard maintenant si vous êtes retraités, ‘Game is Over for You’.