La région liégeoise est bouleversée par une nouvelle « entreprise » qui risque de faire faillite. Il ne s’agit plus de ces monuments de la sidérurgie ou de la métallurgie qui avaient fait sa gloire il y a … très longtemps, mais tout simplement du club du football phare de la Wallonie, le Standard.
Ses résultats sportifs lamentables l’avaient placé fort bas dans le classement, mais, sur le plan sportif, il avait tout juste sauvé sa tête. Reste ce qui fait souvent mal dans une région socialiste : l’économie.
En 2022, pourtant, les hommes d’affaires liégeois qui avaient risqué de l’argent dans ce club avaient fini par se retirer, en ce compris Bruno Venanzi, et c’est le fonds d’investissement américain 777 Partners qui l’avait acheté.
Il faut croire que les Américains, qui ont aussi investi dans d’autres clubs de football, ne connaissaient pas les traditions wallonnes, et ils se sont vite retrouvés avec des difficultés de toutes sortes comme beaucoup de ceux qui ont investi dans cette région.
Aujourd’hui, à peine deux ans plus tard, 777 Partners ne paraît plus capable de faire face à ses échéances. Le résultat immédiat est que le club se trouve en interdiction de transfert de nouveaux joueurs, mais, plus grave, c’est la faillite qui le guette si l’on ne trouve pas de nouvel acquéreur.
Comme l’histoire se répète, on pense tout de suite comme au cours du dernier quart de siècle, à un certain d’Onofrio, qui a pourtant perdu beaucoup de plumes en s’intéressant à ce club.
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Mais il y a bien pire, pour le club et pour la région wallonne. On a en effet entendu un éminent politicien penser – on est évidemment en campagne électorale – à une acquisition du Standard par … la région wallonne.
Voilà bien qui serait l’association du borgne et du paralytique. Deux entités exsangues, au bout du rouleau, qui coopèreraient …
Le plus étonnant est que la suggestion ne vient pas d’un hiérarque socialiste quelconque, pour lesquels une espèce de réaction pavlovienne fait que quand une entreprise va mal, il faut qu’elle soit aidée par l’Etat ou par la Région. Avec en général comme conséquence que ça va encore plus mal après.
Non, cette fois, l’idée vient de Willy Borsus, ministre MR, qu’on peut certes difficilement qualifier de libéral.
Même si le libéralisme économique est très loin d’être appliqué dans nos contrées, on pouvait se réjouir, depuis quelques décennies, d’avoir vu disparaître quelques monstrueuses appareils, du genre RTT (la régie des téléphones où il fallait plus de trois mois pour obtenir une connexion, à condition d’avoir un gros piston) remplacée par une firme presque privée, Proximus.
Mais non il reste en Wallonie, même au MR une vieille idée que le contribuable doit tout payer, et que l’argent public pourrait être investi … dans un club de football ! Peu importe par ailleurs que la légalité de l’opération soit plus que discutable …
On a pourtant montré, au cours des dernières années, que ce type d’investissements est toujours calamiteux, parce que l’Etat est un exécrable gestionnaire, et parce que son rôle n’est pas de faire des investissements à risques. Dans un club de football, il s’agit d’ailleurs plus que d’un investissement à risques, mais d’un placement perdu d’avance …
On ne peut même pas dire qu’il s’agirait de « sauver des emplois », dans un club où la quasi-totalité des joueurs viennent d’ailleurs que de Liège. Bref, on serait prêt à sacrifier l’argent public simplement pour s’attirer les voix de quelques milliers de supporters liégeois.
Ceux qui disent qu’aux élections, les voix s’achètent n’ont peut-être pas tort …
Pendant ce temps, l’Etat fédéral, qui aime tout autant risquer les fonds des contribuables, malgré son déficit colossal, a acquis, lui, 5 % du capital de la société Umicore, via sa holding SFPIM, la Société Fédérale de Participations et d’Investissements. Réputé pour le manque de sérieux de sa gestion, l’Etat a ainsi provoqué, dès le lendemain, une chute boursière de cette action ! On se demande à quoi peut servir, pour l’Etat, l’investissement de l’argent des contribuables dans une société spécialisée dans la chimie et la métallurgie mais qui rêve de construire des batteries. Surtout s’il ne s’agit que de 5 %, ce qui ne permettra pas au gouvernement d’avoir une influence réelle sur la gestion. Cela vaut sans doute mieux pour cette société …
C’est l’occasion de se demander quel avantage il y a, pour le citoyen belge, à ce que son Etat fédéral, très lourdement endetté, investisse dans un prétendu « fonds souverain », qu’est la Société Fédérale de Participations et d’Investissements. N’est-ce pas un luxe, surtout pour un Etat en difficultés financières, de consacrer des milliards à des acquisitions dont la rentabilité est très incertaine et qui n’apportent en réalité rien à notre économie ? L’on sait bien, tout de même, que ce « fonds souverain » n’ira pas jusqu’à commettre la bêtise d’acheter le Standard. Mais ce gadget étatique qui est clairement au-dessus des moyens de la Belgique devrait sans doute être dissout, ce qui permettrait de rendre ses capitaux aux contribuables, par voie de réductions d’impôts, avant qu’ils ne soient perdus.