L’idée fondatrice de l’Union européenne était de construire une solidarité, un sentiment de destin partagé entre les nations européennes, cela via une prospérité partagée. C’est pourquoi trois communautés avaient été formées : économie, charbon et acier, énergie nucléaire. La prospérité, à la fois comme fin et comme moyen (vers la paix) était bel et bien l’idée maîtresse, fondatrice, séminale, de la construction européenne. Et de fait, jusqu’en 2000 environ, bon an mal an, l’économie européenne fit jeu égal avec l’économie américaine, en croissance, innovation et donc prospérité. De ce geste initial — et passablement génial — de la paix par la prospérité, il ne reste rien. 

Green Deal

La «Société Zéro-Carbone 2050» se réfère à l’objectif de l’UE de devenir climatiquement neutre d’ici à 2050. Cela signifie atteindre un équilibre entre les émissions de gaz à effet de serre produites et celles absorbées par des puits de carbone naturels ou technologiques. L’absorption du carbone est cruciale, avec le développement des technologies de capture et stockage du carbone (CCS) pour capturer le CO2 des sources de combustion et le stocker ou l’utiliser dans des produits.

Le problème est que ces technologies CCS sont extrêmement coûteuses et que les imposer de la façon gigantesque qu’exige le Zéro-Carbone, implique des surcoûts impossibles à digérer pour aucune économie développée. Motif par lequel ces fantasmatiques technologies CCS ne jouent qu’un rôle extrêmement marginal en Europe. Le vrai est que la réduction des émissions de CO2 en Europe est presqu’exclusivement due à la fuite de l’industrie en-dehors de l’Europe. C’est le vilain petit secret du Green Deal : l’Europe ne réduit ses émissions de CO2 qu’à mesure et proportion de la destruction de son industrie.

Cet article est réservé aux abonnés

Lisez votre journal numérique et accédez à tous nos articles réservés aux abonnés.

A PARTIR DE 6€/MOIS

Sans engagement.

Abonnez-vous

Déjà abonné ? Connectez-vous

Or, cette industrie détruite en Europe renaît aussitôt ailleurs dans le monde, en Asie du Sud-Est, en Amérique du Sud ou, bien sûr, aux États-Unis. Ce qui signifie que les émissions de CO2 détruites en Europe réapparaissent aussitôt et comme par enchantement ailleurs dans le monde — avant que les produits de cette industrie ne soient réexportés vers l’Europe. Ce qui signifie que dans la majorité des cas — car le transport émet du CO2 — le bilan de ce tour de passe-passe européen est négatif en termes de réduction des émissions mondiales de CO2.

La seule voie technologique qui permet en effet de réduire les émissions de CO2 est l’énergie nucléaire. Las ! Les ‘élites’ de l’UE haïssent le nucléaire, car leur objectif véritable n’est pas de ‘sauver le Climat’, mais forcer la sortie du capitalisme pour retourner vers cette économie de subsistance qui a toujours été l’ambition, le rêve et l’horizon des écologistes — bien avant qu’on ne parle de réchauffement climatique.

L’UE est donc gouvernée par un pur mythe, auquel elle sacrifie ses enfants.

Free speech

S’il est une réalité qu’exècrent les dirigeants dont le pouvoir est fondé sur des mythes, c’est la transparence. L’élite de l’UE a perdu la maîtrise du narratif; les Européens se détournent massivement des mensonges et mythes du Green Deal, et des partis qui le portent. 

C’est ce que l’UE ne peut tolérer. En adoptant le Digital Services Act (DSA), l’UE s’est donné un instrument pour soumettre les plateformes américaines, obligées de financer des hordes de censeurs-chasseurs des contenus qui disconviennent au souverain européen. Sinon ? Amende de 6% du chiffre d’affaires mondial — pas marge, revenu —ce qui tuerait immanquablement lesdites plateformes. Ces chasseurs-censeurs sans visage, sans contrôle, qui ne rendent de compte à personne, doivent supposément supprimer tout contenu de haine, de discrimination, transphobie, etc. Aucun, disons-le nettement: aucun de ces termes vagues n’est susceptible d’une définition rigoureuse. Concrètement, les censeurs font donc ce qu’ils veulent — et il ne peut en être autrement, étant donné l’absence de définition précise. L’arbitraire est total. En pratique, ces censeurs censurent massivement les contenus dits de droite, tout en laissant indemne l’abondante littérature antisémite, islamiste, marxiste.

En portant des législations telles le DSA, l’Europe s’affirme comme acteur majeur dans le camp de la censure, à l’instar de la Chine, de l’Iran, de la Russie et des pays islamistes, contribuant à la décivilisation du continent européen. Car, la liberté n’est-elle pas la définition, la raison d’être et l’unique critère distinctif de la civilisation occidentale ?

Open borders

Pas une semaine ne se passe en Europe sans qu’un clandestin, un migrant récent, un demandeur d’asile ou un Afghan qui est ici sans que personne ne sache à quel titre, ne fauchent volontairement des piétons comme du blé mûr, ne lardent des jeunes femmes de coups de couteau, ou ne fassent un massacre de nourrissons et jeunes enfants dans une crèche. L’Europe connaît la pire situation d’anarchie migratoire depuis les invasions normandes et islamiques du Haut-Moyen Âge. Or, cette anarchie n’est pas comme une calamité naturelle. Elle est le résultat d’un ensemble de décisions politiques, partagées entre l’UE, la Cour européenne des droits de l’homme et les États nationaux. L’UE en particulier, étant un marché sans frontière, a créé et développé un service de garde-frontières, FRONTEX. Le problème étant qu’en l’état actuel du droit européen (UE + CEDH), ces garde-frontières assurent essentiellement un service de ferry gratuit entre l’Afrique et l’Europe. En effet, le droit européen leur défend expressément, quand un clandestin est intercepté, de le refouler : c’est l’amener en Europe qui est obligatoire, pour qu’il puisse y exercer la plénitude de ses ‘droits’. Or, en Europe plus encore qu’aux USA, quand un clandestin est sur le territoire, dans l’écrasante majorité des cas, il y reste. Ce qui est le cas de dizaines de millions d’entre eux. Les Européens assistent médusés à la métamorphose démographique en temps réel de leurs orgueilleuses cités — Paris, Berlin, Bruxelles, Rome, Londres — et au défilé aussi massif que régulier dans leurs rues de foules haineuses vociférant des slogans antisémites, ‘Mort aux Juifs!’ et autres facéties empruntées à leur sympathique culture d’origine. 

Peut-on sauver l’UE ?

L’UE est une démocratie-Potemkine qui a le goût et l’apparence de la démocratie, mais qui est en réalité une bureaucratie. Le citoyen européen peut voter comme bon lui semble, c’est une élite auto-instituée au sein des institutions de l’UE qui décide et décidera de l’avenir européen. Mesure-t-on le sentiment d’aliénation des Européens, obligés de financer une bureaucratie qui s’acharne contre les intérêts des citoyens d’Europe ? C’est comme si les Américains votaient à 60% républicain, et que le président qu’on leur désignait ensuite était systématiquement démocrate.

En matière de migration comme d’économie et de free speech, l’UE n’est la solution d’aucun problème: elle est le problème.