Les analystes s’attendaient à Joseph Shapiro. C’est le climate-friendly, méconnu au bataillon, Tim Walz (60 ans) que Kamala Harris a choisi pour être son colistier. Pourquoi ce choix improvisé ? Pour souligner l’importance des politiques environnementales chez les démocrates. Et c’est de bonne guerre dans les deux camps ! À peine nommé, le gouverneur du Minnesota est la cible d’une vague de fake news. Mais, de vraies séquences virales ressortent aussi, dévoilant les dangers de son incompétence. Morceaux choisis.
Du vert à toutes les sauces
L’opération de com’ est lancée sur les réseaux sociaux. Depuis l’annonce de sa candidature à la vice-présidence, de nombreuses photos de Tim Walz circulent en mode « Martine à la plage » : Walz posant devant une ferme un porcelet dans les bras, Walz dans un champ de pomme de terre participant à la récolte, Walz et son chien en balade au petit matin (il aime aussi les animaux domestiques). Tout cela pour affiner l’image du « bon gars issu de la classe moyenne », aux racines rurales et aux liens profonds avec la terre (y a un vivier électoral à prendre dans plusieurs Etats qui vivent essentiellement de l’agriculture). Mais, au-delà de la forme, il y a le fond. Il faut être crédible lorsque l’on fait « campagne ».
Un concept has been
Lors de la COP28, qui s’est déroulée à Dubaï en décembre dernier, Tim Walz a présenté le projet de faire fonctionner les navires de la marine US avec du carburant à base d’algues. Mais, il y a un hic ! Selon les données issues du retour d’expérience de la R&D, si le bilan des agrocarburants est médiocre, celui des algocarburants est catastrophique. L’EROI est inférieur à 1:1. Autrement dit le contenu énergétique des algocarburants est inférieur à l’énergie à devoir dépenser pour les obtenir. Pire, les quantités de phosphore et d’eau nécessaires sont gargantuesques.
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Or les stocks mondiaux en phosphore sont très limités et l’eau douce est la denrée la plus précieuse pour l’humanité. Le rêve est depuis longtemps oublié. Et pourtant, « le gouverneur du Minnesota, Tim Walz, apporte son expérience de l’agriculture et des biocarburants aux démocrates », titre en gras la presse US (de gauche, bien évidemment!).
Le ticket le plus radical de l’histoire
Depuis qu’il est arrivé à sa tête en 2019, Tim Walz a fait basculer son Etat nettement vers la gauche. Il a ajouté une surtaxe de 1% sur les revenus nets d’investissement supérieurs à 1 million de dollars, tout en réduisant les déductions. Le Minnesota est aussi l’un des rares États à prélever encore un
« impôt sur la mort » (death tax), c’est-à-dire sur les successions, jusqu’à 16% en plus du taux fédéral de 40%. Dans la même veine « progressiste », c’est
« grâce » à lui qu’environ 81.000 d’immigrants illégaux ont pu obtenir un permis de conduire, ainsi qu’une assurance maladie. Dans le cadre du programme North Star Promise, les étudiants illégaux peuvent aussi bénéficier d’études gratuites. Cerise sur le gâteau, il a adopté l’une des lois les plus permissives du pays en matière d’avortement, qui n’impose pratiquement aucune limite au niveau de la gestation, faisant fi du principe que l’embryon est un être humain en devenir. Enfin, il a déclaré que l’Etat du Minnesota était le « refuge trans » par excellence.
En choisissant Tim Walz, Kamala Harris a montré clairement ce qu’elle voulait pour l’Amérique : « le ticket le plus radical de l’histoire des démocrates », titre le New York Post, L’expression en manchette, out of left field - issue du monde du base-ball - résume parfaitement son angle d’attaque : à gauche toute ! Sans une bonne mise à jour de son disque dur sur la faisabilité de certaines propositions ultra-woke, grotesques ou dépassées, il n’est toutefois pas certain que le binôme Harris-Walz soit LE « sésame ouvre-toi » pour arriver à la Maison Blanche.
C’est oublier qu’Ali Baba avait quarante voleurs. Atteindre son but ne se réalise pas comme par magie et effets de manche ! Pour bon nombre d’observateurs, la perspective d’une dégradation économique, son talon d’Achille, pourrait nuire à Kamala Harris. La présidence US mérite mieux que du buzz. On ne peut miser une présidence US que sur les « rieurs » …