Le terrorisme aérien surpasse de loin les autres formes d’attentats dirigés contre des moyens de transport. En s’attaquant à un avion civil, son équipage et ses passagers, outre la réaction politique escomptée, le terroriste cible le symbole le plus évident de la mondialisation des échanges. Et tous les coups sont permis pour déjouer la sécurité aéroportuaire. Durant l’été 2006, sur décision de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), la limite des 100 ml de liquide, autorisé en cabine, est imposée dans tous les aéroports. Et pour cause !
Un cocktail explosif
Cette année-là, les autorités britanniques démantèlent un complot terroriste visant à faire exploser des avions, sur une série de vols transatlantiques, en assemblant des bombes artisanales à partir de liquides déguisés en boissons gazeuses. Les conspirateurs avaient l’intention d’assembler et de faire exploser leurs mixtures en plein vol, en injectant, entre autres, du peroxyde d’hydrogène dans des bouteilles de soda (NDLR : s’il est mélangé à d’autres ingrédients à une concentration spécifique, ce produit devient très explosif). Pour prévenir ce type d’attaque, une limite de 100 ml par récipient est alors instaurée pour les liquides transportés par les passagers dans leurs bagages à main.
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Même plus peur !
Dix-huit ans plus tard, si vous passez par l’aéroport italien de Rome-Fiumicino cet été, vous aurez une bonne surprise aux contrôles. Depuis 2023, son Terminal 1 ne confisque plus les récipients dont le contenant est supérieur à 100 ml. L’arrivée progressive de nouveaux scanners permet aujourd’hui à certains aéroports de supprimer cette règle. Utilisant la technologie de la tomographie assistée par ordinateur (CT) - semblable à celle utilisée dans le domaine médical - ces scanners fournissent une image 3D claire du contenu des sacs. Les images peuvent être pivotées à 360 degrés et agrandies, ce qui permet de réaliser un « déballage numérique » du bagage. Avec l’aide de l’intelligence artificielle, les scans peuvent aussi différencier les liquides - tels que l’eau, le peroxyde d’hydrogène ou l’alcool à haute teneur - et offrir une vue plus complète des appareils électroniques.
À Amsterdam, ces scanners ont été placés à l’aéroport de Schiphol dès 2021. Ils sont également présents à Londres et dans plus d’une dizaine d’aéroports américains (dont John F. Kennedy à New York, Hartsfield-Jackson à Atlanta et O’Hare à Chicago). En 2024, Madrid-Barajas et Barcelone-El Prat ont emboîté le pas en Espagne. Enfin, en Allemagne, des tests sont actuellement réalisés dans certains aéroports et celui de Munich pourrait lever les restrictions de bagages d’ici fin 2024 ou 2025.
Bruxelles Airport a déjà acquis ces scanners - ils devraient être déployés cette année - tandis que l’aéroport de Charleroi pourrait voir leur installation dans trois à quatre ans seulement en raison de contraintes budgétaires et d’espace. Coming soon donc…