On en reparle régulièrement à intervalles de quelques années : le stade du Heysel, redésigné « stade Roi Baudouin » est dans un piètre état, ne répond pas aux normes requises pour l’organisation de grands évènements sportifs internationaux et, dans ces conditions, on se demande ce qu’on peut encore en faire, à part le démolir.
En tout cas dans sa configuration actuelle, ce n’est pas vraiment le bon endroit pour accueillir des personnes se rendant à un évènement important en Belgique.
Et comme toujours dans ce pays, on pose la question à l’envers, en se demandant d’abord où on va trouver l’argent pour construire un nouveau stade ou faire une grosse rénovation de celui qui existe.
La vraie question est de savoir s’il se justifie vraiment d’encore recourir à la méthode, qui a échoué, du financement public d’un stade destiné exclusivement à une équipe nationale.
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Ce n’est pas comme cela que font en général les pays qui ont des grandes équipes.
Le football est un sport professionnel, qui a pu, à de nombreuses reprises, démontrer sa rentabilité. En Espagne, en Italie, en Allemagne, et même aux Pays-Bas, personne n’envisage de créer un stade avec de l’argent du contribuable. Les grandes équipes sont parfaitement capables de réunir les fonds nécessaires, pour y créer les stades les plus grandioses du monde. Sans argent public, et sans donc que le contribuable paye pour une infrastructure utilisée dans des évènements organisés par le secteur privé.
La bonne réponse est de se rendre compte que si le football professionnel est rentable, il doit pouvoir le démonrer lui-même, en créant des stades répondant aux conditions requises.
Et en outre, il suffit de constater que c’est le cas, notamment avec des stades d’excellent niveau, à Bruges, à Anderlecht et à Genk notamment. Pourquoi donc faudrait-il, en plus, un stade financé par le public ?
Il faut se rendre compte que les équipes nationales ne jouent pas tellement de matches à domicile, et qu’il est pratiquement impossible de financer une enceinte de haut niveau en jouant simplement des matches de ces équipes, même lorsqu’il s’agit des « Diables Rouges »
il y a quelques années.
Il est donc clair, à la fois, qu’il est possible d’utiliser des stades existants, éventuellement à rénover, dont les travaux seront amortis grâce au fonctionnement d’équipes existantes, et qu’en revanche il ne sera jamais possible de construire un stade de niveau suffisant seulement pour l’équipe nationale, en l’absence de recettes suffisantes.
Cela devrait mettre fin à la question : si un financement privé est possible, il n’y a aucune raison de demander à l’Etat, continuellement en déficit, à la Région bruxelloise, pratiquement en faillite, ou à la Ville, très désargentée aussi, d’assumer des fonctions qui ne relèvent manifestement pas du secteur public.
Les financements publics doivent être réservés aux investissements qui ne sont pas finançables autrement et qui sont vraiment indispensables. Et même dans ces cas, ce sont en général des gouffres financiers.
Ces stades sont le genre d’endroit que les politiciens adorent inaugurer et où ils aiment présider des manifestations, parce que c’est rentable sur le plan électoral. Cela ne devrait pas être un critère : les contribuables payent suffisamment de dépenses injustifiées, et supportent déjà trop de gaspillages, pour encore prendre en charge des frais qui sont par essence privés.
Typhanie