Cela nous a sans doute échappé mais l’on comprend mal comment l’arrivée du MR dans la majorité de la ville de Bruxelles a tari le nombre de séances communales de 2 à 1 par mois (à peine !)… Comme s’il n’y avait pas assez de sujets à explorer. Malheureusement pour le peu d’argent qu’il nous reste en poche, ce n’est pas le cas !
Le 22 avril accueillait une petite séance calme entre gens de bonne compagnie et pourtant les informations distillées valaient leur pesant de cacahuètes. Lorsque le bourgmestre Close parle bas, il est important de se référer aux lignes en petits caractères qui éclairent certaines situations d’un jour nouveau.
La vista brassicole du bourgmestre
Démarrage sur le Temple de la Bourse, pardon, de la Bière, opus major du Namurois Close, bouclé comme la gare de Mons, à coups de rallonges budgétaires impromptues et, comme le rappelle avec une pointe d’ironie le conseiller Maimouni (ex-PS, maintenant Team Fouad Ahidar), un projet qui devrait aujourd’hui présenter une certaine rentabilité. Hem.
A tout le moins si l’on avait accordé une quelconque attention aux chants habituels de la sirène Close en matière d’objectifs économiques. Philippe attendait 500.000 visiteurs, il n’y en eut que 100.000 la première année… Attention Philippe, du lancement de produit aussi bâclé dans le privé et c’est direction pôle pointage. Et pendant 24 mois maximum ! On n’est pas près de revoir notre bourgmestre dans le privé.
Pas de panique pour autant, « les chiffres progressent bien » : 150.000 à 180.000 visiteurs, soit toujours moins de la moitié des projections. Et ce n’est pas l’augmentation du prix de l’entrée ou l’arrivée de Dirk Lubbers, l’homme derrière le succès du Heineken Experience d’Amsterdam, qui vont changer la donne.
Jef, une caution, on a soif !
En attendant, le ‘Belgian Beer World’, déjà rebaptisé « échec retentissant »
en mars 2024, est venu quémander la caution de la ville pour une ligne de crédit de €1,5 million… Quoi, comment ? Ne nous avait-on pas vendu ce « produit-phare » du tourisme bruxellois sous le statut particulièrement innovant d’une « régie communale autonome à vocation commerciale » ? Six mois après l’ouverture, le déficit était de 1,1 million et 12 mois plus tard, la régie « autonome » est obligée de gratter à la porte de la ville pour… obtenir la caution d’un crédit destiné à payer les salaires et les fournisseurs.
Comme l’observe finement l’ancien allié communal, le conseiller écolo Hellings, aka Triste-Sire, « il faudrait faire attention de ne pas passer d’une crise de liquidités à une crise de solvabilité ». Ce sera les 2, mon Capitaine ! Pendant ce temps, l’échevin Coomans (MR), de retour dans la majorité, a beau jeu de se taire, mais c’est tout de même lui qui avait dénoncé le quadruplement des dépenses liées à ce projet (90 millions). Bref, un très joli succès plein de promesses déficitaires pour les années à venir.
Fièvre de Kiev : Close veut des drones
La police de Bruxelles-Ixelles va mettre en œuvre une phase de test portant sur l’emploi de drones. Soyons clairs, cette annonce comporte déjà deux mensonges inhérents au sujet.
Primo, aucune phase de test dans la ville de Bruxelles n’a jamais débouché sur une remise en cause du projet testé. On se souviendra du rond-point Louise, du Bois de la Cambre ou des multiples pistes cyclables apparues chaque nuit pour se rendre compte que, dans l’argot de la politicaille d’acajou, la phase de test est une période au cours de laquelle le citoyen a le droit de se taire en attendant de s’habituer à ce qui va altérer son quotidien.
Secundo, en réponse aux inquiétudes du conseiller communiste Bauwens (PTB*PVDA) en matière de respect de la vie privée et de cadre d’utilisation de ces matériels, le bourgmestre Close, adepte de visites à Kiiv (comme on dit quand on n’aime pas Poutine), ne put s’empêcher d’utiliser un lénifiant mensonge qui devrait d’ores et déjà nous alerter : « Soyons clairs, on ne va pas mettre dans le ciel de Bruxelles des dizaines de drones qui, en permanence, surveillent les choses ». Ah ! Pas comme les scan-cars alors ?
Une pinte de bon sang
Soyons de bon compte, cette phase « test » se fera sous l’organe de contrôle de la police qui est « extrêmement strict » et les drones auront pour vocation d’être utilisés « sur des interventions spécifiques commandées par la zone de police ». Histoire de placer au passage que les drones fédéraux, qui doivent être réservés longtemps en avance, ne permettent pas une réactivité suffisante.
De là à prendre comme exemple, comme l’a fait le bourgmestre, l’envoi de drones lors de fusillades… permettons-nous de rire un brin : si présente à moins de 100 mètres de ces tirs, la police ne parvient pas à appréhender les suspects, on voit mal comment la réservation d’un drone, son décollage et l’envoi sur zone vont pouvoir être d’une quelconque utilité.
Rapport sur cette phase de test : décembre 2025. Noël, cette période propice à nous faire prendre les lanternes du progressisme sécuritaire pour les vessies du Père Noël !
Foster Laffont
*Cacafougna : figure de l’ancien guignol liégeois, diablotin sorti d’une boîte, croquemitaine, personne qui se plaît à fouiller partout… Inspiration libre du livre de Bernadette Pâques : « La force des émotions ou la joie du cacafougna » (Edi•Pro 2023)